La défection du mandataire de Yewwi
La défection du mandataire de Yewwi

Matam: La défection du mandataire de Yewwi

Djibril Ngom, le mandataire de la coalition Yewwi a été introuvable au moment où on avait plus besoin de lui. Malheureusement, sa coalition n’a pas pu déposer ses listes à cause de sa manifeste défection au profit d’un camp adverse. Auparavant, d’après certains témoignages, il aurait pris le soin de mettre de faux noms sur les listes, histoire d’annihiler toutes les chances de ses anciens camarades d’être investis et de participer aux élections, dans la localité.

L’opinion publique a été heurtée par un cas inédit, un cas d’école, évidemment non encore prévu par le code électoral. La preuve, il y a eu par la suite, tergiversation sur la conduite à tenir. Les autorités administratives n’ont pas voulu tenir compte des observations du leader Déthié Fall.

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Certes, oui, il était difficile de défaire des listes sur la base de simples déclarations de non-conformité sans vraiment des documents sérieux. Et même à la présentation de ces derniers, il n’est pas sûr qu’une autorité administrative prenne la responsabilité de violer les dispositions du code électoral sur le dépôt des listes. Comme quoi, le recours hiérarchique a peu de chance de prospérer en pareille situation. Mais, tout n’est pas forcément perdu. Car, en pareil cas, il est important de saisir le juge, notamment la Cour d’appel qui a compétence en la matière.

Toutefois, il était nécessaire de faire constater la défection du mandataire par huissier. A défaut, il n’est pas exclu que le juge accepte tout autre document probatoire. Mieux, s’il est prouvé qu’il y a faux et usage de faux, trafic de documents et faux en écriture, il faudra aussi porter plainte devant le tribunal correctionnel pour apporter toute la lumière sur cette affaire. En tout état de cause, le mal est fait. Un mandataire a transhumé pour empêcher le dépôt de listes de toute une coalition. Et même si l’empêchement est levé, ce qui n’est pas acquis d’avance, du temps et de l’énergie ont été perdus du fait du caractère versatile de nos hommes politiques et la difficulté à les situer véritablement. Nous n’en avons pour preuve que la facilité avec laquelle les coalitions sont constituées. Et comme tout un chacun peut s’allier avec n’importe qui, il fallait prévoir à ces cas de figure.

L’acte de ce mandataire est d’une rare tortuosité et est à condamner ou même à sanctionner, mais, les batailles politiques sont souvent faites de manœuvres de ce genre. Il n’est pas rare en effet que des moyens non-conventionnels soient utilisés contre son adversaire afin de maximaliser ses chances de gagner à des élections. A ce propos, les états d’âme ont de moins en moins de place. Et des cas pareils, il y en aura toujours. Il importe, alors, de prendre les devants en modifiant le code électoral de manière à mettre à l’abri les partis, mouvements ou coalitions qui pourraient être victimes de telles fourberies. C’est certes un cas d’école, mais il doit servir d’exemple pour agir rapidement car personne n’est à l’abri.

Parallèlement, les états-majors politiques sont désormais tenus de prendre les devants afin de ne plus se faire surprendre. Laisser de telles responsabilités entre les mains d’une seule personne est un risque énorme. Et en politique, on n’est jamais assez prudent. A tous les comploteurs et autres stratèges de la scène politique, il convient de retenir que, en toile de fond, ce sont les seules populations qui sont juges. Arriver ou y rester au pouvoir par des subterfuges, c’est différer sa chute qui ne manquera pas un jour.

Etre soi-disant génie politique n’empêche jamais la défaite. En clair, le pouvoir n’est pas éternel.

Assane Samb

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