Ramassage de pneus usés par des éléments de la police dans les rues de Colobane, interdiction de la vente de carburant en vrac dans des bidons, suspension du trafic de DDD…le régime joue la carte de la prévention pour parer à toute éventualité ce lundi, jour du procès en appel entre Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko dont l’issue est des plus incertaines.
Comme à la veille de chaque convocation du leader du Pastef, les autorités de police et de la gendarmerie sont sur le qui-vive. Depuis le mois de mars 2021, toute affaire politico judiciaire impliquant Ousmane Sonko provoque des manifestations qui, de mal en pis, semblent s’accommoder de troubles suffisament graves pour bloquer la capitale sénégalaise. Pour ce lundi 17 avril également, les prémices d’une journée en berne sont déjà visibles. Déjà, la société de transport public, Dakar Dem Dikk, a décidé de surseoir à son trafic. Cibles toutes désignées des manifestants, les bus de DDD ne circuleront pas ce lundi. Et, la reprise du trafic semble dépendre de l’évolution de la situation. Aux termes d’un avis officiel, DDD qui informe ses usagers de la suspension du réseau urbain, interurbain et international pour la journée du lundi 17 Avril 2023, n’a pas communiqué sur la date de reprise. La direction semble ainsi peu rassurée de la nouvelle stratégie de prévention adoptée par les forces de l’ordre.
En effet, pour éviter les casses et le blocage du trafic routier, des éléments de la police étaient chargés ce week-end, de procéder au ramassage des pneus usés dans certaines artères de la ville. A Colobane notamment, zone de tension par excellence. A cela s’ajoutent les mesures restrictives prises par le gouverneur de Dakar. Lesquelles concernent l’interdiction de la vente de carburant en vrac dans des récipients et la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs.
Pour le reste, les forces de défense et de sécurité adopteront le même protocole appliqué lors du procès en première instance, le 30 mars dernier procès en première instance, le 30 mars dernier.
Jusqu’où ira l’affaire « Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko » ?
Jusqu’en cassation sans doute. En attendant, c’est le statu quo ante bellum ! Alors qu’on croyait cette affaire terminée, voilà que la saisine de la Cour d’appel remet tout en cause.
Mame Mbaye Niang, dont l’honneur a pourtant été « rétabli » en première instance – il s’en était d’ailleurs réjoui, félicitant la justice sénégalaise a, contre toute attente, décidé de saisir la juridiction supérieure. Dans ses prétentions, le ministre du tourisme estime que le montant des dommages et intérêts infligés à son protagoniste (200 millions de francs Cfa) est « infirme » et devrait au moins être égal aux 29 milliards de francs Cfa qu’il aurait prétendument détournés dans le cadre du Prodac. Mais, s’était-il empressé de préciser lors de sa dernière conférence de presse : ce manne financière devrait servir à financer des actions caritatives.
Mame Mbaye Niang vise alors plus d’argent dans une affaire où l’enjeu est loin d’être pécuniaire. S’il ne le convoite pas expressément, la partie civile ne cracherait nullement sur une condamnation privant le leader de Pastef de ses droits civiques. Mais, condamner Ousmane Sonko à une peine…« privative de candidature » et s’attendre à un peu ou pas de tensions dans le pays, c’est se donner de fausses illusions. Le cas échéant, le feu qui couve risque de se réveiller et de mener le Sénégal vers on ne sait où.