Le ressortissant saoudien arrêté mardi 7 décembre en France, soupçonné d’être un membre du commando impliqué dans l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018, n’est pas le suspect recherché par la Turquie, a annoncé ce mercredi le procureur général de Paris. Il a été libéré comme l’avait réclamé Riyad.
L’homme avait été interpellé « sur le fondement d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires turques le 5 novembre 2018 dans le cadre de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi », a précisé le procureur de la république de Paris, Rémy Heitz dans un communiqué.
Lorsque l’homme présenté son passeport au nom de Khaled al-Otaibi au moment de son passage au contrôle mardi matin à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, la notice rouge d’Interpol s’est activée. Il s’apprêtait à prendre un vol pour Riyad. Il a alors été interpellé par la police aux frontières et placé en rétention judiciaire dans le cadre d’un mandat d’arrêt international émis par la Turquie. Des vérifications sur son identité ont été diligentées par les autorités françaises. Mardi soir, l’ambassade d’Arabie saoudite à Paris assurait que « le citoyen en question n’a aucun lien » avec l’assassinat de Jamal Khashoggi et exigeait sa « libération immédiate ».
Critique du pouvoir saoudien après en avoir été proche, Jamal Khashoggi, résident aux Etats-Unis et chroniqueur du Washington Post, avait été assassiné le 2 octobre 2018 dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul par une équipe d’agents venus d’Arabie saoudite.
Ryad avait affirmé que l’assassinat de Khashoggi avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls mais un rapport des services de renseignement américains accuse le prince héritier Mohammed ben Salmane de l’avoir « validé », une accusation rejetée avec force par l’Arabie saoudite.