La ville de New York est menacée par la montée des océans et par l’amplification des événements climatiques extrêmes. Mais un autre facteur contribuerait à aggraver ce phénomène : le poids titanesque de ses buildings.
Sans ses gratte-ciel, New York ne serait plus vraiment New York. Oui, mais voilà : ces immeubles qui surplombent la ville contribueraient à l’enfoncer un peu plus dans la terre. Et le risque serait particulièrement important sur l’île de Manhattan, où l’on trouve les immeubles les plus emblématiques comme l’Empire State Building ou le Chrysler Building. C’est la conclusion d’une étude publiée dans la revue Earth’s Future. Pour parvenir à ce constat, des chercheurs américains de l’université de Rhode Island ont calculé la masse de tous les bâtiments de la ville de New York (1 084 954). Verdict : 764 millions de tonnes !
Les chercheurs ont ensuite modélisé le tassement provoqué par la pression de ces buildings, en fonction de la nature des sols qui les supportent. « Nous estimons le tassement pour des conditions de surface allant du socle rocheux aux sols mous afin de tenir compte des incertitudes liées à la géologie locale et aux styles de fondations », précisent les auteurs des travaux.
Présentées sous forme d’images satellites, les données recueillies dans le cadre de cette recherche montrent un affaissement continu de New York, d’environ 1 à 2 mm par an en moyenne.
570 villes menacées de disparition dans le monde
« New York est emblématique des villes côtières en expansion dans le monde entier qui sont observées en train de s’affaisser, ce qui signifie qu’il existe un défi mondial commun d’atténuation des risques d’inondation croissants », concluent les chercheurs. L’enjeu s’avère d’autant plus crucial que la « Grosse Pomme », qui compte plus de huit millions d’habitants, est menacée de disparaître à cause de la montée des eaux et de l’amplification des ouragans et des tempêtes, sous l’effet du dérèglement climatique. Mais elle n’est hélas pas la seule ville qui risque d’être engloutie par les eaux.
D’après le Forum économique mondial, plusieurs villes à travers le monde pourraient être partiellement ou totalement submergées à l’horizon 2050-2100, telles que Jakarta (Indonésie), Dacca (Bangladesh), Venise (Italie) ou Londres (Angleterre). Les experts du Giec aboutissent à un constat similaire dans le premier volet de leur sixième rapport, publié en août 2021.
Selon les experts, pas moins de 570 villes du monde seraient confrontées à cette menace. Parmi elles, Calcutta (Inde), la Nouvelle-Orléans (États-Unis), Alexandrie (Égypte) ou encore Bordeaux (France).