Nous étions tous affligés après l’annonce de sa mort. D’abord en tant que citoyen sénégalais mais ensuite pour l’avoir personnellement connu. Nous sommes restés un bon moment à appeler des gens qui l’ont connu jusqu’à ce que l’on nous confirme que c’est effectivement lui (François Mancabou).
Alors, c’est le cœur meurtri que nous nous sommes résignés à la volonté divine tout en nous posons des questions sur les circonstances de sa mort, lui qui était entre les mains des autorités judiciaires, c’est-à-dire entre des mains ‘’sûres’’. Et la sortie du Procureur n’a fait que multiplier encore les interrogations. Tant des zones d’ombre subsistent. La preuve, on nous parle d’une vidéo de 13 minutes alors que de récentes informations argument que c’est parti très vite, qu’il se serait cogné la tête une seule fois.
En tout état de cause, face aux incertitudes qui entourent cette affaire, le sentiment de tristesse s’est mêlé à celui de révolte pour beaucoup de nos concitoyens notamment de ceux issus de la communauté mancagne dont il était originaire. Une conférence de presse avait d’ailleurs été organisée ce samedi pour exiger la lumière, demander des comptes, etc. C’est dans ces circonstances que le Roi des Mancagnes, Joao Mancagne a fait une sortie qui a eu le mérite d’apaiser les esprits. Que de sagesse, de clairvoyance et de résilience dans cette déclaration où il nous a donné une véritable leçon de vie. Celle-ci qui a fait de Ghandi, ce qu’il est devenu dans l’histoire de l’humanité.
Le Roi, a montré comment un chef ou un simple leader doit se comporter : Positiver, relativiser, tranquilliser, surpasser, rassembler, pardonner, etc. Meurtri, il l’est, lui qui a perdu un fils. Mais, il n’a même pas exclu que ce dernier puisse être fautif. Il a envisagé toutes les hypothèses et s’est remis à la volonté divine. Mieux, il a tenu à combattre les démons de la division, de l’ethnocentrisme, du régionalisme, de la politique politicienne, du communautarisme, du populisme, etc. Et ceci, sans complaisance. Les mots du Roi s’adressent à tous, même à ses parents et proches qu’il a pris le risque de frustrer, pour certains. Il a rejoint en cela, nos vaillants hommes de Dieu, toutes confessions confondues, nos chefs traditionnels, eux qui ont fait de ce pays, ce qu’il est actuellement, une terre de tolérance et de pardon, de cohésion et de partage.
Le Roi nous a ainsi appris comment se comporter face à une situation qui nous blesse profondément, nous attriste, nous révolte et nous dépasse. Son mental et son état d’esprit sont sans doute ceux d’un Roi. Il a démontré ses capacités à diriger ses semblables lui qui a su se mettre au-dessus de la mêlée. Et de quelle belle manière !
Un homme de cet acabit mérite une médaille. La Nation doit savoir qu’elle lui doit beaucoup. Car, dans des circonstances pareilles, beaucoup auraient perdu le calme et auraient cherché le buzz par une autre forme de communication. Il aurait été important alors que les leaders de ce pays actuels et futurs s’inspirassent de son exemple. Que l’on sache quelles sont les qualités de leader et que l’on ne s’en écarte jamais. Car, les leaders ne sauraient développer les mêmes réflexes que les citoyens qu’ils dirigent. Ils ne sauraient agir et réagir par passion et par instinct. Ils doivent cultiver l’excellence afin de se doter de qualités exceptionnelles à l’image du Roi Joao.
Que le Bon Dieu le garde.
Assane Samb