Les rescapés du naufrage survenu dans la nuit du 25 au 26 octobre dernier au large des Almadies, ont témoigné des terribles conditions dans lesquelles ils ont effectué leur voyage.
Le navire, qui transportait plus de 70 immigrés clandestins, a coulé suite à un accident avec le Patrouilleur de la Marine nationale, faisant plusieurs morts dont le capitane de la pirogue, plusieurs disparus et 39 rescapés.
Pour échapper à leur sort, certains survivants ont raconté avoir nagé plus de cinq heures avant de rejoindre la côte.
Coura: « Mon frère m’a sauvé »
La dame Coura. S, célibataire, raconte avoir remis à un passeur 300 mille francs CFA pour faire partie du voyage. « J’ai sauté sur l’occasion parce que nous étions confrontés à une situation très difficile à Cayar. Nous avons embarqué vers 1h du matin à la plage de Soumbédioune en direction de l’Espagne. Nous étions environ 70 passagers. Je ne connais pas le nombre de rescapés mais je sais que le nombre de disparus est élevé par rapport au groupe qui est dans les locaux. Lorsque la pirogue a été percutée par le bateau de la Marine, elle s’est renversée et nous sommes tombés dans l’eau. Mon frère Moussa S a nagé vers moi pour m’aider à sortir ma tête de l’eau. Il m’a donné ensuite un bidon vide afin de pouvoir rester hors de l’eau. J’ai pu difficilement embarquer dans le navire espagnol », a-t-elle raconté aux policiers.
P. S. F: « Je ne vais plus retenter cette expérience »
Pape Samba F qui a vu le jour en 1996 à Saint-Louis a aussi son histoire. « L’idée de voyager clandestinement vers l’Europe m’a traversé l’esprit suite à mes conversations via Whatshap avec des jeunes de mon quartier, du même âge que moi, qui ont réussi à rallier les Iles Canaries ces derniers temps. La plupart de ces jeunes, malgré le fait de ne pouvoir nager ont réussi quand même à arriver à destination, je me suis dit que c’était l’occasion pour moi qui suis pêcheur de tenter ma chance. J’avais décidé de rejoindre l’Espagne parce que la pêche au Sénégal n’est plus fructueuse ; Je n’envisage pas de e me relancer dans cette aventure. Je suis désorienté et très affecté », dit-il.
Ibrahima Niasse: « Je vais retenter ma chance »
Ibrahima Niasse, 28 ans, né à Keur Coumba Diaga (Kaolack) et domicilié à Gandiaye, est prêt à retenter sa chance, si l’occasion se présente, a-t-il confié aux enquêteurs.