Le Sénégal a signé jeudi 4 août, à Bissau un accord de paix avec des rebelles de Casamance. Ces derniers s’engagent à déposer les armes et à œuvrer pour le retour définitif de la paix en Casamance dans la région, théâtre d’une des plus vieilles rébellions africaines en activité. La politique des coups fourrés ne passera pas. Entendons-nous bien : nous voulons toutes et tous la paix en Casamance, y compris donc le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), notamment sa branche armée ATIKA.
Le chef rebelle, César Atoute Badiate, à la tête d’une unité du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), et un émissaire du président sénégalais, Macky Sall, ont ratifié l’accord à la présidence de la République bissau-guinéenne. De quoi ou de qui est l’appellation « Comité Provisoire des Ailes Politiques et Combattantes du MFDC » ? Ledit Comité est un regroupement ad hoc de personnes, jadis adoubé par une faction du Front Sud du MFDC, dont la mission unique, en interne et seulement en interne, c’est-à-dire exclusivement au sein du MFDC, consiste dans un travail de facilitation et de rapprochement des différentes composantes du MFDC.
« Vous êtes entré dans le maquis quand j’avais 10 ans. Aujourd’hui, j’en ai 50. Je crois que ça suffit maintenant. (…) Combien de personnes sont mortes, mutilées ou ont quitté leur village ? Nous allons vous accompagner dans la recherche de la paix, a déclaré le chef de l’Etat bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, en s’adressant à César Atoute Badiate. Je puis vous assurer que nous allons être les garants de cet accord. »
Aucun détail n’a filtré sur les contours de ce document qui reste, pour l’heure, confidentiel. Le dirigeant sénégalais, Macky Sall, a dans la foulée félicité cette avancée sur son compte Twitter. « Je salue l’accord de paix et de dépôt des armes signé ce 4 août à Bissau entre le Sénégal et le comité provisoire des ailes politiques et combattantes du MFDC. Je reste engagé pour la consolidation de la paix durable en Casamance. »
Pour rappel le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) mène un conflit de basse intensité depuis 1982, ayant causé plusieurs milliers de morts. Ce conflit est resté latent jusqu’au lancement en janvier 2021 par l’armée sénégalaise d’une offensive majeure contre les rebelles.