Une action rapide est nécessaire pour empêcher les flambées de violence entre Israéliens et Palestiniens et éviter une crise alimentaire imminente, a déclaré mercredi l’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient au Conseil de sécurité. « Il n’y a pas de temps à perdre », a dit Tor Wennesland, le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, jugeant nécessaire de restaurer « un horizon politique vers une solution viable à deux États, basée sur les résolutions de l’ONU, le droit international et les accords antérieurs ».
Alors que le cessez-le-feu qui a mis fin à cinq jours de combats entre Israël et Gaza tient, les efforts d’atténuation du conflit doivent également s’accompagner de mesures prises par les deux parties – soutenues par la communauté internationale – pour rétablir une trajectoire hors du cycle de la violence, a-t-il déclaré. Dans cet esprit, il a appelé toutes les parties à cesser les actions unilatérales et incendiaires qui compromettent les perspectives de paix et à relever les défis financiers et institutionnels aigus auxquels l’Autorité palestinienne est confrontée.
Crise alimentaire imminente
Le Coordonnateur spécial a également mis en garde contre une crise alimentaire imminente. « Je suis particulièrement alarmé par la crise de financement à laquelle sont confrontées les agences des Nations Unies qui soutiennent les services de base et l’aide sociale, y compris l’aide alimentaire d’urgence, aux Palestiniens », a-t-il affirmé, encourageant les États membres à rechercher immédiatement des moyens d’augmenter leur soutien.
À moins qu’une nouvelle aide n’arrive, le Programme alimentaire mondial (PAM) suspendra l’aide en espèces à quelque 200.000 Palestiniens la semaine prochaine, et l’agence de secours des Nations Unies, l’UNRWA, n’aura pas les ressources nécessaires pour fournir des services de base en septembre. Sans nouveau financement, a dit M. Wennesland, « nous serons confrontés à de graves problèmes humanitaires et, potentiellement, de sécurité ».
Ces dernières semaines, l’ONU, en collaboration avec des partenaires régionaux et internationaux, s’est à nouveau mobilisée pour mettre fin aux hostilités entre les factions armées à Gaza et les forces israéliennes, a-t-il déclaré, qualifiant ces efforts de « cruciaux pour sauver des vies palestiniennes et israéliennes ». « Néanmoins, nous devons également garder au premier plan les questions fondamentales pour créer les conditions d’une paix durable », a-t-il dit. « La priorité immédiate est de soutenir les mesures visant à renforcer l’Autorité palestinienne et à préserver la fourniture de services essentiels au peuple palestinien ».
Ces mesures doivent être mises en œuvre de manière à encourager les parties à discuter et à exiger des mesures des dirigeants israéliens et palestiniens, parallèlement à un soutien et à une attention accrue de la communauté internationale, a-t-il déclaré.
Violences en Cisjordanie
Les niveaux de violence sont restés élevés en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, a souligné M. Wennesland. Dix-sept Palestiniens, dont deux enfants, ont été tués et 138 Palestiniens, dont deux femmes et 23 enfants, ont été blessés par les forces de sécurité israéliennes lors de manifestations, d’affrontements, d’opérations de recherche et d’arrestation, d’attaques et d’attaques présumées contre des Israéliens, a-t-il précisé.
Au cours du mois écoulé, les forces israéliennes ont imposé d’importantes restrictions de mouvement autour de Jéricho, Naplouse et Hébron à la suite d’attaques palestiniennes ou de jets de pierres – affectant des dizaines de milliers de Palestiniens et les conditions économiques locales.
Des milliers de militants israéliens de droite, y compris de hauts ministres du gouvernement, ont participé à la marche annuelle très provocatrice du « jour du drapeau » dans la vieille ville de Jérusalem, marquant la Journée de Jérusalem, a-t-il dit, ajoutant que « beaucoup ont scandé des slogans racistes, dont ‘Mort aux Arabes’, avec des échauffourées entre des participants israéliens et des Palestiniens ». « De telles provocations et incitations, qui se sont poursuivies dans les jours qui ont suivi la marche, sont inacceptables et doivent être condamnées par tous », a-t-il déclaré.
Expansion des colonies illégales
L’envoyé de l’ONU a observé que de nouveaux projets de colonisation illégale progressent, avec des appels d’offres publiés pour quelque 310 logements dans la zone C et des démolitions qui se poursuivent.
Au cours du mois écoulé, les autorités israéliennes ont démoli, saisi ou forcé les propriétaires à démolir 33 structures appartenant à des Palestiniens dans la zone C et 17 à Jérusalem-Est, y compris une école financée par des donateurs à l’est de Bethléem, déplaçant 89 Palestiniens, dont 45 enfants, a-t-il déclaré, appelant les autorités israéliennes à mettre fin au déplacement et à l’expulsion des Palestiniens. « Elles constituent un obstacle important à la paix et doivent cesser », a-t-il déclaré à propos des colonies, notant que toute expansion de ce type dans les territoires occupés est illégale en vertu du droit international.