A la suite du conseil des ministres , le chef de l’Etat a demandé à son ministre de la Justice de trouver d’accélérer les dossiers d’Amnesty de Karim Wade et Khalifa Sall. Un moyen de réhabiliter des personnalités politiques ayant perdu leur éligibilité dans le champ politique. Immédiate, les senegalais pensent à Karim Wade et Khalifa Sall dont leur retour bouleverserait l’échiquier politique, et ferait perdre du poids à d’autres personnalités politiques comme Ousmane Sonko.
La chose la plus retenue lors du Conseil des ministres d’hier , c’est la demande du Chef de l’Etat au Garde des sceaux, ministre de la Justice, d’examiner, dans les meilleurs délais, les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote». Immédiatement les senegalais ont pensé au cas de Khalifa Sall et Karim Wade. En tout cas d’autres sujets étaient à l’ordre du jour, quasiment le communiqué publié par le ministre Abdou Karim Fofana. Ces deux personnages politiques ont perdu leurs droits électifs après une décision de Justice qui les condamnait à des peines de prison ferme. Tous les deux ont bénéficié d’une mesure de grâce qui leur a permis de recouvrer leur liberté, mais n’a pas pour autant mis fin à la sanction infâmante de perte des droits électifs.
Juste retenir que l’amnistie de Karim Wade et Khalifa est devenu une demande populaire de la population sénégalaise. On peut s’attendre à ce que les députés de Benno la votent sans rechigner, et on ne voit pas ceux de Wallu, qui ont fait de la réhabilitation de leur leader en exil, leur sacerdoce, s’y opposer. Si cette proposition de loi passe, le chef de l’Etat se serait trouvé en situation de faiblesse. Et si elle était rejetée, ses adversaires auraient beau jeu de crier à l’acharnement politique contre des rivaux politiques. L’initiative qu’il prend aujourd’hui, si elle aboutit au retour de Khalifa et Karim, aura par contre, l’avantage de fracturer l’opposition à l’avantage du camp du pouvoir.
Et Le Quotidien l’avait déjà dit, elle permet d’en finir avec le face-à-face que Ousmane Sonko voudrait imposer à Macky Sall. Aux côtés de Karim Wade et Khalifa, chacun maître d’un appareil politique bien rôdé et disposant de bases politiques fidèles, Ousmane Sonko redevient un simple opposant parmi d’autres. Et l’argument qu’il a toujours avancé de vouloir l’éliminer pour des motifs politiques disparaîtra de lui-même. C’est dire que l’amnistie à venir pour ces deux K, ne fera pas que des heureux sur le champ politique.