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Professeur Moussa Seydi, Homme de l’année 2020

Rewmi Quotidien a décerné le titre de « l’Homme de l’année 2020 » au Pr Moussa Seydi, figure de proue de la lutte contre la Covid-19, une pandémie survenue au Sénégal le 2 mars dernier. À la tête du service des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Fann de Dakar, le Pr Seydi succède ainsi à Me Moussa Sarr, à la première Dame Marième Faye Sall, à l’ancien DG du Port le docteur Cheikh Kanté, au Premier ministre Boun Abdallah Dione, à Macky Sall, pour ne citer que ceux-là…. Si les rédactions Rewmi l’ont choisi, c’est parce qu’il s’est distingué de la meilleure des manières durant l’année 2020 qu’on vient d’enterrer.

2020 a été riche en évènements historiques. Mais cette année a été définitivement marquée par la pandémie de Covid-19, laquelle restera dans les annales comme l’année où un nouveau virus a paralysé la planète entière, dévastant les économies, des communautés entières et mis sous cloche près des milliards d’humains, confinés chez eux. Une lapalissade incontournable au moment de faire le bilan d’une année hors normes.

Au Sénégal, la maladie à coronavirus a fait son apparition le 2 mars dernier.  En première ligne de la lutte contre la Covid : le rempart, le Pr Moussa Seydi. À la tête du service des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Fann de Dakar, toute la stratégie médicale contre le coronavirus repose sur le Professeur Moussa Seydi.  

Dès les premiers jours d’identification des premiers cas  au Sénégal, Pr Seydi a fait le choix d’utiliser de la chloroquine pour traiter ses patients, s’inspirant des travaux de l’infectiologue marseillais Didier Raoult. Son sang-froid a beaucoup contribué à apaiser l’anxiété de la société sénégalaise pendant la crise de la Covid-19. Lunetteux, le professeur Seydi surnommé « l’homme fourmi » avec sa barbichette blanche coordonne ses activités avec une élégance polie.

L’infatigable rempart

Dans son pays, le professeur Moussa Seydi est devenu incontournable se plaçant en première ligne dans la gestion de l’épidémie. Dès les premières heures de l’apparition de la maladie, son visage s’affiche sur une dizaine d’unes de la presse locale, ses anciens patients l’encensent…

Moussa Seydi, 56 ans, qui dirige depuis près de sept ans le centre des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann à Dakar, a dédié sa vie au travail. Peint par ses amis et collègues comme une personne humble, un travailleur acharné et un leader pragmatique, le Pr Seydi est le symbole de l’espoir de tout un pays. Il est celui qui rassure un peuple noyé dans la psychose. Les sénégalais, dans la même logique que Didier Raoult, sont séduits  par le travail admirable mené par le Pr Seydi contre le Covid-19.

Il est d’une honnêteté et d’une rigueur que ses collègues lui reconnaissent. Sa franchise, aussi, qui lui a valu d’être entendu, jusqu’au sommet de l’État. Le médecin a l’oreille du président sénégalais Macky Sall.  Et nul, aujourd’hui, ne discute ses choix.

La lutte contre Ebola, c’était encore lui

Ce n’est pas la première fois que le Professeur Seydi est sous le feu des projecteurs. En 2016, l’infectiologue a été aux avant-postes, lors de l’épidémie d’Ebola lorsque les autorités annoncèrent, le 29 août 2016, un cas d’Ebola, l’affolement s’empara de la capitale Dakar. Alors, le Pr. Seydi se dressa pour vite éteindre le début d’incendie allumé par cette maladie virale dangereuse. C’est son équipe qui avait soigné le seul malade d’Ebola du Sénégal, lors d’une épidémie qui avait fait plus de 11 000 morts entre 2014 et 2016, majoritairement africains.

Parcours, CV et Anecdotes

Professeur Moussa Seydi est une fierté koldoise, né il y a 56 ans dans le Ndoukoumane, précisément à Kaffrine, d’où est originaire sa mère Astou Ba. Son père, Samba Seydi, est lui originaire du Fouladou, de Saré Gagna et de Saré Guéladio, notamment. D’ailleurs, l’influence de ce paternel n’est pas étrangère à son choix de carrière, puisqu’il était agent vétérinaire. Moussa lui doit la fière chandelle de l’avoir inscrit très tôt à l’école primaire de Koungheul, puis à Kaolack, au collège privé catholique Pie 12. C’est dans cet établissement qu’il obtint son Baccalauréat série D à 19 ans. Il déposa ses baluchons à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de l’université de Dakar. Le reste n’était qu’une formalité, vu ses capacités d’apprentissage énormes. Notamment le concours d’internat des hôpitaux de la promotion 1993 et son agrégation, en passant par les autres examens qu’il réussit haut la main.

Professeur Moussa Seydi a fait toutes ses études au Sénégal.

Aujourd’hui, il est professeur titulaire de la Chaire des maladies infectieuses de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de Dakar. Il est chef du service de maladies infectieuses du Centre hospitalier national universitaire de Fann de Dakar. Coordonnateur technique du Centre régional de recherche et de formation de Dakar

Il fut le président de la Société africaine de pathologies infectieuses qu’il a dirigé pendant 6 ans et membre du Conseil d’administration de la Société sénégalaise de gastro-entéro-hépatologie du Sénégal et de la European association for the study of liver. Professeur Seydi a fait beaucoup de publications dans différents domaines de l’infectiologie, allant des maladies bactériennes aux affections virales, notamment le Vih et les hépatites, surtout l’hépatite B.

Un chercheur insatiable

Il pilote beaucoup de projets, aujourd’hui, sur le Vih, à travers la Direction du centre de recherche clinique et de formation qu’on appelle le CRCS. Selon ses collègues joints par nos soins, Pr Seydi a l’habitude des essais cliniques. L’autre volet sur lequel il travaille, c’est celui des hépatites, avec des projets qu’il porte au niveau national et des collaborateurs à l’international’’. C’est un ‘’chercheur aguerri, qui mène ses recherches avec beaucoup de rigueur et de sérieux. Il aimait bien dire que lorsqu’une stratégie est trop compliquée, elle est inapplicable. Lorsqu’elle est trop simple aussi, elle peut manquer d’efficacité’’, raconte-t-on.

Au-delà de l’aspect chercheur, sur le plan de la pratique, c’est un ‘’Monsieur très pragmatique’’, témoigne-t-on. Une attitude pratique qui lui permet d’aller directement au but. ‘’Il n’a pas tendance à tergiverser. Il réfléchit sur ce qui est faisable et bénéfique pour le malade avec les connaissances et les moyens qui sont disponibles à l’heure’’. C’est ce qui lui a donné d’ailleurs, informe son collègue chef du Service d’infectiologie à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor, la possibilité, devant cette crise, de pouvoir faire face et de diriger, malgré tous les problèmes auxquels ils sont confrontés, son équipe. Celle-ci est en train de faire un suivi spectaculaire des cas, même si on a un décès pour l’instant.

Un spécialiste des arts martiaux

Pr Seydi est aussi un grand sportif, spécialiste des arts martiaux. Le sport l’aide beaucoup à tenir. Il pratique les arts martiaux. De temps en temps, pour se détendre, il fait du kata. Il a de la maitrise de soi, raconte-t-on.

Professeur Moussa Seydi se soucie beaucoup des conditions de travail de son personnel. Il n’aime pas les injustices. Il adore insister sur le fait que ceux qui travaillent doivent être payés à la hauteur des efforts fournis. En tant qu’enseignant, c’est un bon pédagogue, qui donne beaucoup de conseils à ses collaborateurs. Il a un franc-parler, va droit au but et dit ce qui doit être dit, sans état d’âme. Pour lui, le fait de tergiverser ne permet pas de régler les problèmes. Quand on a un problème en face de soi, il faut le décrire comme il est. Son engagement au service de la médecine et sa rigueur scientifique font de lui un enseignant-chercheur très respecté par ses pairs.

Très discret, le Pr. Seydi est aussi généreux. Il aide dans la discrétion et sans rien attendre en retour. Il n’aime pas faire du bruit sur ce qu’il fait. Quand il voit une personne dans des difficultés pour une raison ou pour une autre, il est du côté des plus faibles. Il suit beaucoup de malades et malgré ses nombreuses charges, il est toujours actif.

Son ami de la Faculté de médecine, qui veut garder l’anonymat, se rappelle de leurs moments de galère, au début de leur carrière. Le professeur en cardiologie confie que le Prof Moussa Seydi s’est beaucoup battu, alors qu’il était interne au Service des maladies infectieuses de Fann. ‘’ Son chef de service aux Maladies infectieuses a tout fait pour gâcher sa carrière, pour le renvoyer. Mais devant la détermination de Moussa et son courage, rien de cela n’est arrivé. Il est très calme, mais il impose le respect’’, témoigne-t-il. Avec fierté, il ajoute : ‘’Si Dieu continue de l’aider, il va s’en sortir. Il en a l’habitude. Cette maladie n’est pas compliquée à traiter, pour lui. Il suffit qu’on lui donne ce qu’il demande’’.

C’est une référence. Il n’aime pas la célébrité. Il passe tout son temps à travailler. Il se tue dans la recherche. Les essais cliniques, c’est son dada’’, confie-t-il.

En plus de son amour pour le travail, le professeur Moussa Seydi est un homme qui cultive la piété. C’est un médecin qui porte ses patients dans ses prières. Tel un héros avec une mission accomplie. Son style de vie  en allèche plus de mille.


La Rédaction

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