Initié par le président Macky Sall, ce projet d’amnistie, adopté en conseil des ministres, fait polémique au sein du landerneau politique national. Le projet de loi d’amnistie doit être examinée ce mardi 5 mars par une commission technique (composée de 30 députés de la majorité et de l’opposition) avant son examen en plénière par l’Assemblée nationale mercredi.
Alors que la situation électorale est devenue globalement illisible au Sénégal depuis l’annonce par le chef de l’État Macky Sall du report sine die de l’élection présidentielle, le projet de loi d’amnistie, qui devrait être soumis à l’Assemblée nationale au cours de la semaine, risque fort d’ajouter encore à la confusion.
Selon le projet, seront concernés par cette amnistie toutes les personnes accusées de crimes commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, arrêtées dans le cadre de manifestations ou pour des motivations politiques que leurs auteurs aient été jugés ou non. Pas de liste de noms. C’est une période qui est concernée par cette loi d’amnistie. L’opposant Ousmane Sonko encore en détention pourrait bénéficier de cette loi d’amnistie même s’il est avéré qu’il n’a jamais demandé à être amnistié.
Pour le président Macky Sall, cette loi doit servir à « pacifier l’espace public sénégalais » et « appeler à la réconciliation ». Alors qu’au moins 60 personnes ont perdu la vie dans ces manifestations, des centaines d’arrestations ont également eu lieu tout comme d’importants dégâts matériels.