Les Présidents Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall, ont tous engagé des audits et amorcé dès leur arrivée au sommet du pouvoir, la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics supposés, réels ou imaginaires des gouvernants. En conseil des ministres, il réclame les rapports d’audit des différents corps de contrôle.
Le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a pris avant hier après le deuxième Conseil de ses Ministres, une batterie de mesures. L’audit de la Présidence de la République, la publication des rapports des corps de contrôle (IGE, COUR DES COMPTES) au cours des dernières années, des audits de sociétés nationales et parapubliques, sont parmi les mesures fortes du Chef de l’Etat. « Le premier coup de balai présidentiel permettra sans nul doute de connaître au fond et dans les détails, l’état financier et administratif réel de la gestion du Palais et de certaines structures nationales auditées sous la gouvernance de l’ancien Président de la République, Macky Sall. Les langues vont se délier car les sénégalais en raffolent et ils seront servis par les journalistes aux aguets des scandales et des révélations », a martelé l’analyste.
Les résultats des luttes engagées contre la corruption par les prédécesseurs de l’actuel Président de la République, n’ont point répondu aux attentes de la transparence et de la bonne gouvernance et aux buts recherchés. Selon lui, la transhumance est passée par la fenêtre. Toutefois, « la majorité au pouvoir devrait éviter de tomber dans les pièges des émotions de l’opinion, du sensationnel médiatisé et les maladresses politiques des régimes antérieurs. » Il fera savoir que les marabouts et le communautarisme ont aussi pesé sur l’arrêt brusque de procédures judiciaires et administratives car la corruption et la mal gouvernance sont demeurées la gangrène de l’administration centrale et à l’échelle de tous les leviers du service public.
En effet, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye et le gouvernement devront circonscrire dit-il « cette opacité structurelle et éviter à tout prix que la stratégie du « Jub, Jubal et Jubanti » ne s’enlise dans les méandres de la bureaucratie et le sensationnel. Dans la lutte contre la corruption il faut privilégier le choix de la compétence, des hommes et des femmes à la place qu’il faut et des mécanismes de contrôle et de gestion efficaces. La répression après les dégâts est un remède contre-productif. Il a prouvé ses limites au pays du massalaha, des combines et des arrangements sur le dos des citoyens épris de paix et de justice sociale. » Il poursuit en notant que les rapports des experts nationaux et internationaux de l’Etat et des partenaires techniques et financiers se suivent et se ressemblent.
Les conclusions sont plus alarmantes les unes que les autres au fil de la gouvernance socialiste, libérale et républicaine. Selon l’analyste, les raisons de cet échec massif des pouvoirs publics sont à rechercher dans les capacités de camouflage, de dissimulation et de résistance multiforme de la bureaucratie administrative et des acteurs politiques. Ces acteurs sont en mesure d’anéantir avec la complicité des groupes de pression et des intermédiaires, la volonté allant dans le sens de la transparence et d’une meilleure gestion du bien commun »
En dépit des lois et des procédures régissant les mécanismes de passation des marchés publics et les compétences des corps de contrôle, le cancer de la corruption persiste et se développe à une vitesse insoupçonnée.
MOMAR CISSE