Le Conseil des ministres de ce mercredi a été l’occasion pour le Chef de l’état, Bassirou Diomaye Faye d’ordonner la publication des rapports de la Cour des comptes, de l’Inspection générale d’Etat et de l’Ofnac (Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption) des cinq (05) dernières années.
La Cour des comptes sénégalaise avait épinglé la gestion du fonds de riposte Covid. Selon elle, des « fautes de gestion et des infractions pénales » présumées avaient été commises durant les années 2020-2021. Elle relevait aussi des conflits d’intérêts et entorses au Code des marchés. Elle avait même réclamé l’ouverture d’une information judiciaire contre au moins dix responsables.
L’Ofnac avait enregistré, à la date du 23 décembre 2019, une dénonciation collective introduite par l’Upames, le Conipas et le Gaipes qui s’insurgent contre la délivrance, par le ministère en charge des Pêches, de licences de pêche, en violation du Code de la Pêche maritime. Face à cette situation, l’Ofnac avait instruit une commission paritaire d’enquête pour statuer sur la suite à réserver à ces licences.
Mansour Faye aussi épinglé
Dans son rapport d’activité 2020, l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) avait soulevé un gros scandale dans l’acquisition de vivres et autres produits et prestations de services de transport dans le cadre de la lutte contre la pandémie Covid-19. Aussi, dans le cadre de la riposte contre la covid-19, un montant de 69 milliards Fcfa est destiné à l’appui aux populations en vivres et en détergent, afin de les soulager des conséquences nées des mesures restrictives prises pour faire face à ce fléau. Cette ardoise financière avait été allouée par le département du ministériel dirigé à l’époque par Mansour Faye.
« Diop Sy dispose d’un marché à travers une société déclarée en faillite »
Des dénonciations de l’activiste Guy Marius Sagna et de Babacar Diop, Secrétaire général du parti politique FDS avaient amené l’Ofnac à enquêter sur l’attribution du marché de riz, dans la cadre de la Force-Covid-19. Si ‘’des présomptions de faux en écritures privées et de complicité’’ pouvaient être retenues contre Rayan Hachem qui a bénéficié du marché de fournitures de riz à travers ses sociétés Avanti Suarl et Afri & Co Suarl, le député Demba Diop Sy avait, dans le cadre du marché en question, exercé la fonction de directeur général de UDE, en violation d’une disposition réglementaire, en l’occurrence le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Plus grave, il était ressorti des investigations de l’Ofnac que M. Diop Sy et sa fille Marième Diop, ‘’auraient usé de manœuvres frauduleuses (dissimulation, au moment de la soumission, du véritable statut de la société pourtant déclarée en faillite et objet d’une liquidation judiciaire prononcée le 19 avril 2019 par la Chambre des procédures collectives du tribunal de commerce hors classe de Dakar (jugement n°577/19). Ces faits révélaient des présomptions d’escroquerie portant sur des deniers publics (article 153 du Code pénal)’’.
Rapport Ige 2020 : Mary Teuw Niane et Mimi Touré « épinglés »
L’Inspection générale d’Etat (Ige) avait épinglé la Direction de l’Administration générale et de l’Equipement (Dage) du ministère de l’Enseignement supérieur sous Mary Teuw Niane, dans un rapport sur des dossiers fictifs et avait noté des manquements dans la gestion d’un compte bancaire irrégulièrement ouvert. Selon les précisions apportées par le directeur l’Administration générale et de l’Equipement (Dage), il s’agissait d’un « prêt octroyé à la direction de la communication, sur instruction de l’autorité, pour compléter la subvention d’aide à la presse, destinée à ce groupe.
Cas Mimi Touré
Au lendemain du limogeage de Aminata Touré du CESE, Macky Sall avait envoyé l’inspection générale d’État (IGE) (une équipe de six inspecteurs généraux) pour fouiller la gestion de l’institution. Autrement dit, c’était bien Aminata Touré qui est directement visée par la mission de l’IGE qui s’est spécifiquement s’intéressée à la gestion 2020. Et selon les informations publiées par la presse sénégalaise, l’IGE avait épinglé Mimi Touré sur plus de 2 milliards FCFA. Cette somme indiquée, aurait été orientée vers des destinations inconnues.
L’enquête de l’IGE avait fait également ressortir « une élaboration et une exécution du budget en marge des lois et règlements en vigueur », ayant entrainé des fonds budgétisés et dépensés vers des destinations inconnues. A noter que d’autres scandales avaient été soulevés suite á la publication de ces rapports ( Ofanc, Cour des comptes, Ige).