RICH WANEH ARTISTE, RAPPEUR : La musique dans le sang et dans la voix

Jeune artiste plein de talent et fier de ses origines sénégalaises, Rich Waneh est la parfaite incarnation de la quête passionnée de la musique, de la créativité et de la persévérance. Sous son vrai nom, Ben Baas Sock, il a développé un amour pour la musique qui ne laisse aucune place au doute. Depuis l’âge de 11 ans, il vit et respire cet art qui l’anime profondément. Le rap, en particulier, a toujours été une source inépuisable d’inspiration pour lui, avec son langage percutant et sa capacité à exprimer ses émotions les plus profondes. Lorsqu’on lui demande de parler de son parcours musical, il répond avec conviction que sa passion a été gravée en lui dès son plus jeune âge. Mais plutôt que de le voir comme un fardeau, il a choisi de le transformer en force motrice pour avancer. Car pour Rich Waneh, la musique ne se limite pas à un simple passe-temps, c’est une passion qui le pousse sans cesse à aller de l’avant. A travers son voyage artistique, il souhaite inspirer les autres à poursuivre leurs rêves et à surmonter les obstacles. Dans cette interview, il partage son histoire, son parcours, son amour inconditionnel pour la musique et sa rencontre marquante avec Akon… 

 

Et si vous vous nous faisiez une petite présentation de vous et de votre parcours musicale

Mon nom est Rich Waneh et j’ai découvert ma passion pour la musique à l’âge de 11 ans. Depuis lors, j’ai tout donné pour devenir le meilleur artiste possible. Je me souviens encore de mes débuts modestes, en tapant sur les instruments de mon frère avec ma sœur au chant et en réalisant des performances à l’école. À 15 ans, j’ai transformé ma chambre en studio grâce à une simple trottinette, des écouteurs et des fils qui traînaient. Cela m’a montré que je ne reculerais devant rien pour perfectionner mon art.

Pourquoi le choix de la musique rap a été fait plutôt que toute autre musique ? 

Le rap a toujours été le style qui m’a inspiré dans mes expériences musicales. Son langage unique et sa manière d’exprimer des émotions m’ont toujours parlé. Je crois que tous les jeunes sont attirés par son charme à un moment ou à un autre de leur vie. Depuis mon enfance, mes amis et moi avons tous essayé de rapper, c’est peut-être pour cela que je me sens si proche de cette forme d’expression.

Pour ma part, j’ai toujours été attiré par l’art et j’ai enfin trouvé une forme d’expression qui me correspond parfaitement.

Pour Rich Waneh et non ben Bass Sock ? 

Chacun de nous possède deux facettes bien distinctes. J’aime mettre en lumière mon alter ego, qui répond au nom de Rich Waneh. Il est festif, extravagant, « rew », extra, eupeul, et waneh bien entendu… D’un autre côté, il y a Ben Baas, plus calme, sérieux et homme d’affaires, mais tous deux ont une passion commune : l’argent. 

Quel est votre histoire avec la musique ? 

Ayant grandi au Sénégal avant de m’installer aux États-Unis, je peux vous assurer que mon enfance n’a pas été uniquement marquée par le rap Wolof ou le mbalax, mais aussi par la salsa, le zouk, et bien d’autres genres musicaux. Nos parents avaient l’habitude de jouer des musiques de groupes tels que Africando ou Touré Kounda, ce qui a inévitablement influencé mon oreille musicale de manière inconsciente.

Lorsque j’ai déménagé à Miami, j’ai exploré encore plus de styles musicaux, allant même jusqu’à incorporer des passages en espagnol dans mes sons. Au départ, la musique était pour moi un moyen exceptionnel d’exprimer mes émotions les plus profondes. J’avais également ce rêve et cette conviction qu’il était possible d’impacter positivement les esprits à travers les ondes musicales. Aujourd’hui, la musique fait simplement partie de moi. Je possède mon propre studio depuis près de quinze ans, ce qui témoigne de ma passion et de mon engagement pour cet art. Même si je le voulais, je ne pourrais pas abandonner cette passion qui me définit.

Dites-nous en plus sur votre style ? 

Ma créativité est inépuisable et mon style est infiniment versatile. J’explore sans cesse les possibilités infinies de ma voix et j’ai ainsi un répertoire riche et varié. Mon environnement a une grande influence sur mon art, je puise donc mon inspiration dans la richesse de la musique africaine, l’énergie du rap US, et même la chaleur de la musique latine, très présente à Miami. Je me laisse guider par mes passions et je suis fier de l’évolution de mon style, qui ne cesse de m’inspirer et de toucher les cœurs à travers le monde.

Avoir vécu aux États-Unis pendant au moins 13 ans a forcément modifié votre conception de la musique. Comment cela a-t-il enrichi votre musique ?

Vivre aux États-Unis pendant 13 ans  transforme inévitablement votre perception de la musique. Cette expérience a profondément influencé la qualité et le style commercial de ma musique, tout en renforçant ma sonorité. Il est certain que cela peut être un défi parfois, mais l’Amérique a grandement contribué à l’enrichissement de ma musique.

Vous dites avoir traversé de nombreuses épreuves et surmonté des difficultés aux États-Unis, qu’en est-il exactement?

Les États-Unis offrent aux jeunes Africains une formation unique. Il est facile de se retrouver confronté à des difficultés et de tout perdre. J’ai moi-même vécu plusieurs fois sans abri ni nourriture… Mais ces épreuves sont enrichissantes. Je tiens à souligner que, en tant qu’homme noir aux États-Unis, il est facile de se laisser entraîner dans des mondes dangereux et palpitants, où l’on risque de se perdre. Malgré ces obstacles, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ma future famille vive en Afrique. 

Qu’est ce qui a d’ailleurs motivé votre retour ? 

J’avais longtemps hésité à rentrer, car après un certain temps, notre foyer nous rappelle sans que nous le comprenions. Cependant, lorsque toute ma famille est rentrée, j’ai été confronté à un problème avec mon entreprise que j’avais construite là-bas.

C’était clair pour moi que c’était le moment de sauter dans l’inconnu. Aujourd’hui, je réalise que si j’avais été conscient de la réalité au Sénégal, je serais rentré plus tôt. Mais grâce à la providence divine, tout s’est déroulé de la meilleure des manières pour moi. Cela m’a appris que parfois, les obstacles sur notre chemin peuvent finalement nous mener vers notre destiné. 

Comment s’est faite la collaboration avec le label Konvict Musik ? 

KONVICT musik c’est comme une famille, notre collaboration était fluide et enrichissante. Je tiens à remercier Akon, car sans lui, Xaalis n’aurait jamais eu un tel impact ! C’est grâce à Mbacke Dioum que nous avons pu nous connecter, car Akon ne savait pas que j’étais artiste. Lorsqu’il a vu le clip Xaalis, il m’a appelé en disant « Wow! » Je me suis alors assis et j’ai réalisé que j’avais le potentiel pour accomplir de grandes choses. Akon nous a montré à tous que tout était possible en tant que Sénégalais, et cela signifie énormément pour moi. 

Comment de production avez-vous à votre actif et quel est celui qui vous a le plus marqué ? 

J’ai créé des centaines de projets, mais l’amour que j’ai reçu grâce à Xaalis restera toujours gravé dans ma mémoire. Notre morceau « Bust it down », produit par le talentueux Yoroglyphe (le même qui a produit « Matuidi Charo »), a été un succès sur Worldstar Hip Hop à Miami. C’est une fierté dont je suis reconnaissant ! 

Quelle est votre perception du rap senegalais ?

Il regorge de talent ! Nous sommes sur le point de trouver notre algorithme. Nous avons une pléthore d’artistes et je suis impatient de voir les résultats que nous obtiendrons en adoptant une mentalité d’équipe pour représenter fièrement le Sénégal aux yeux du monde.

Des projets en vue ? 

Oui bien sûr ! Très bientôt on va imposer un nouveau Sénégal musical. UKHH

ANNA THIAW