Le ministre de la santé et de l’action sociale a présidé la réunion semestrielle du Comité interne de suivi (CIS) du Plan national de développement sanitaire et social (PNDSS), pour l’année 2023. Occasion saisie par le ministère de la santé d’inviter la PNA de chercher des partenaires avec son changement de statut pour son bon fonctionnement et mettre fin à des ruptures de médicaments.
La réunion semestrielle du Comité interne de suivi (CIS) du Plan national de développement sanitaire et social (PNDSS) a servi de tribune pour le ministre de la santé et de l’action sociale de d’inviter la PNA à chercher des partenaires avec son changement de statut. « Nous voulons des médicaments, si nous avons changé de statut, il faut vraiment que vous régliez les choses sinon on revient à l’ancienne pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) ou vous nous laissez gérer nous-même la structure », martèle-t-elle.
Et de poursuivre : « Si nous avons changé de statut, vous devez aller chercher des partenaires et des relations. Quand on travaille avec l’Etat, il faut être fort. L’Etat a besoin de médicaments accessibles et disponibles. En l’absence du médicament, il faut avoir son équivalence. Nous ne voulons pas dans la santé que l’on parle trop d’argent. On sait que la santé consomme beaucoup de moyens mais nous voulons cette technicité qui fera que nous ne puissions pas avoir de rupture de médicaments ». Elle indique qu’il ne faut pas trop être dans le commercial d’où la nécessité de faire de la communication pour que les malades puissent comprendre. « Se lever un beau matin pour dire que les diabétiques n’ont pas d’insuline ou autres médicaments, c’est inadmissible. Si la PNA doit changer de statut et que nous reprenons avec cela. Tout ce que nous voulons est quand on est malade, que l’on soit soigné. Si vous n’avez pas de médicaments, allez emprunter dans les pays de la sous-région parce qu’il est arrivé que nous prêtions à d’autres pays.
Le malade qui arrive dans une structure et y sort sans médicaments, c’est insensé », tonne-t-il. Elle répondait à la préoccupation du représentant de la PNA qui a soutenu que pour les montants souscrits en termes de gratuité des programmes sont plus de 5,7 milliards F Cfa. Mais sur ce montant, la PNA n’a reçu que 1,5 milliard d’où une conséquence qui va effriter sur leur trésorerie avec des soucis pour payer les fournisseurs. Ce qui va conduire à des ruptures de médicaments.
Revenant sur l’objectif de cette rencontre, Dr Babacar Gueye du ministre de la santé et de l’action sociale, cette réunion a permis de faire le point avec les recommandations faites précédemment lors du CIS en janvier 2023. « Il s’agissait de renforcer la sécurité des patients et des usagers de structures de santé et le personnel et une avancée a été notée », dit-il. Et de poursuivre : « Sur la question de la numérisation, le Sénégal vient de signer un projet important d’accélération de l’économie numérique et le ministère de la santé joue un rôle important à ce niveau ». Il informe que le président de la République a demandé une digitalisation du secteur de la santé et le projet est en bonne voie. « Il faut noter qu’il y a aussi la réforme apportée sur le secteur et nous avons soutenu la réforme sur la régulation du secteur pharmaceutique pour permettre à notre pays de produire des médicaments au niveau local notamment les vaccins », dit-il. Sur cette liste, il y ajoute la mutation de la pharmacie nationale d’approvisionnement qui est devenue SN-PNA et un établissement public à caractère commercial, ce qui va permettre d’améliorer la qualité des médicaments dans le secteur de la santé et de l’action sociale. « La réforme la plus récente est que ce projet date de plus de 30 ans, c’est un défi qui a été relevé aujourd’hui.
Le ministère a eu le mérite de parachever ce projet avec la direction générale de la santé. Tout ce qu’on planifie est à faire au niveau du terrain, on accorde plus de leadership avec la mise en place d’une direction de la santé », fait-il savoir. Dr Babacar Guèye énumère le défi du dialogue pour la gestion qui est de voir au sein des programmes, de pouvoir discuter entre programme et qu’il n’y ait pas de cloison. « On projette aussi la réalisation du plan de travail annuel, la mise en œuvre du programme sanitaire est déterminée par l’élaboration de façon continuer avec le document de programmation des dépenses qui est une planification triennale et la mise en œuvre de cela est fait à partir du plan annuel. Il est important de prendre en compte le besoin de nos concitoyens à travers le plan annuel », dit-il.
Le Sénégal classé 14e sur 52 pays d’Afrique pour l’atteinte des ODD
L’information a été donnée par le représentant de l’organisation mondiale de la santé (OMS) Vincent Sodjinou. « Nous sommes à la veille du sommet mondial sur les objectifs du développement durable (ODD) prévu en septembre 2023. L’échéance de 2030 pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable est proche. Le Sénégal est classé 14e sur 52 pays d’Afrique avec un score de 56,96% », dit-il.
Et d’ajouter: «Certes, des résultats encourageants sont perceptibles notamment pour l’ODD 3. Mais la santé est fortement liée aux autres ODD, dont elle constitue un déterminant pour certains ou un effet pour d’autres. C’est pourquoi, nous encourageons vivement le Sénégal à renouveler et renforcer ses engagements, afin de s’inscrire dans la dynamique mondiale actuelle visant à renforcer la centralité de la santé et l’offre à nos populations des services socio-sanitaires de base de qualité adéquate ». Ce qui, de son avis, est indispensable pour le renforcement des dispositifs institutionnels nationaux pour la couverture sanitaire universelle mais aussi pour la prévention et la réponse aux futures pandémies et le renforcement d’un meilleur état de bien-être et de bien-être des populations.
NGOYA NDIAYE