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Dakar Touba le policier qui escortait le vendeur de telephones portables identifie et suspendu

Sohaibou, le commerçant escorté par la police, est le fils d’un milliardaire

Vendeur de téléphones portables, Souhaibou télécom, 33 ans, fait actuellement le buzz suite à la polémique née de son escorte par un motard-policier jusqu’à Touba. Bés bi dresse le profil de ce jeune homme d’affaires qui se définit comme un « self-made-man ». Bes-Bi dresse son portrait.

Sous nos cieux, c’est le paroxysme d’une vie de pacha ! Au volant de son véhicule, devant lui, un motard plus dévoué que celui d’un président de la République ! Ça donne des ailes. Souhaibou télécom, né en 1990, d’après les indiscrétions de Bés bi, fera parler de lui à jamais avec cette vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Pourtant, se faire escorter par un motard-policier ne relève pas d’un délit. Tant que l’intéressé débourse. Mais aux allures d’une parade, l’engouement et la rigueur de cet agent, virevoltant sur l’engin, pour les beaux yeux de son « client », a vite tourné à l’insolite. A la polémique. Voire une désacralisation de ce privilège réservé le plus souvent aux officiels. D’ailleurs, le film ponctué de récits de son compagnon exposant, à bord du véhicule, les acrobaties du policier en pleine circulation, est sans appel.

« Du jamais vu. Tu as eu ce que personne n’a eu », adoube l’homme pendant que l’escorte filait à sens inverse, sur l’autoroute, en direction de Touba. Au volant, drapé d’un boubou vert léger, sourire large, Souhaibou entonne la frime à l’extrême. « D’autres ont essayé d’avoir ce privilège, mais ils se sont arrêtés à Diamniadio. Seul Macky Sall a eu ce privilège », se glorifie le vendeur de portables. Puis reprennent les rigolades au rythme d’une ambiance teintée d’extravagance. Ce n’est point extraordinaire qu’un privé loue un motard pour des besoins de facilité dans la circulation routière. Mais de là à offrir à un individu sorti de nulle part un champ libre sur un sens interdit, indisposant ceux qui roulent à pas de caméléon depuis des heures, d’autres immobilisés… c’est peut frustrer. « Regardez ces embouteillages de l’autre côté », raille son compagnon le long du trajet.

« J’ai débuté avec 25 000 francs »
Mais alors qui est ce Souhaibou Cissé ? Difficile de l’identifier. Son téléphone sonne dans le vide. Sans doute le dénouement désagréable pour le policier est passé par là. Il se fait davantage discret. Pour le peu que Bés bi a tenté de glaner sur cette superstar de ce Magal, il se définit comme un self-made-man. Spécialisé dans la vente de téléphones haut de gamme et plus particulièrement de Iphone, le jeune entrepreneur racontait sa vie dans un entretien avec le site Sénégal 7, il y a quelques semaines.

« J’ai démarré avec 25 000 francs grâce à ma mère qui m’avait donné cet argent. J’ai débuté comme vendeur de friperie au marché de Colobane où mon père est un grossiste. Lorsque je suis revenu du dahira (école coranique), j’ai vu que les employés de mon père recevaient 100 000 francs chaque Tabaski plus un mouton. Ce que j’avais trouvé anormal. C’est la raison pour laquelle j’ai refusé de travailler pour mon père et, par conséquent, j’ai été chassé de la maison. Alors, je me suis retrouvé aux Hlm avec des amis et nous avons loué une chambre. Lorsqu’on m’a demandé de quitter la maison, j’en avais pas souffert parce que j’ai vécu pire au daara », s’était-il présenté dans ses airs de nouveau parvenu, brinquebalant sur un fauteuil, la frime à la bouche comme cette phrase : « Je dois dire que j’ai croqué la belle vie parce que je m’entourais de belles filles.
Je ne m’en cache pas, j’aime tellement la femme que j’en ai deux. C’est ainsi que je me suis retrouvé avec zéro franc. Ruiné, j’ai été obligé de revendre mon véhicule.

Après, mon oncle paternel, Cheikh Oumar, m’a trouvé un boulot. J’ai vendu une moto et je me suis installé à Keur Massar. Malheureusement, la personne que j’avais amenée avec moi m’a joué un sale tour. Le propriétaire a préféré me chasser pour remettre la cantine à la personne à qui j’avais demandé de venir travailler à mes côtés », retrace Souhaibou, avec un rictus de revanchard. On comprend donc la psychologie de Souhaibou qui se croit né pour diriger et non pour être dirigé. La preuve, il ne rate pas son concurrent dans la vente de téléphones haut de gamme. Un certain Cheikhouna avec qui il a cheminé, qu’il dit avoir fabriqué de toutes pièces. Dans la fameuse vidéo de l’escorte, son ami qui filmait faisait allusion à ce Cheikhouna qui s’est installé à Ouest Foire : « Que les adversaires acceptent que tu es leur père dans la vente de portables ! »

Entre Souhaibou et Cheikhouna, c’est plus qu’une concurrence. C’est une inimitié qui a bousculé une amitié de longue date. Une jalousie presque maladive. « J’ai relevé le niveau du commerce de téléphone au Sénégal en 2016. J’ai 3 véhicules et 2 épouses et lui (Cheikhouna) est encore célibataire », défie-t-il.

« Mon père était milliardaire mais il ne m’a pas aidé »
Dans cette nouvelle vie, auréolé de luxe, Souhaibou, en prise aux mondanités, n’épargne même pas l’homme qui l’a mis au monde. « Je vous assure que je suis plus ambitieux que mon père », tutoie-t-il aux allures d’un bras de fer, provoquant de fous rires de son interviewer. « Mon père était milliardaire mais il ne m’a pas aidé. Je me réveillais à 5h pour aller au marché de Colobane chercher de la friperie que je revendais. J’ai obtenu après une moto Jakarta, fruit de l’argent de la tontine », narre Souhaibou télécom. « C’est en 2008, poursuit-il, que j’ai acheté mon premier véhicule à l’âge de 18 ans. Une 205, après
avoir remis en vente un Tmax. Je sillonnais les départements en vendant des pièces de rechange des machines à coudre ».


« Serigne Saliou Mbacké m’avait dit que je serai célèbre »
Sur la chaine YouTube Nouvelle télévision sénégalaise (Ntv), le nouveau magna du busines des téléphones dit : « Je suis un talibé de Serigne Saliou. Le marabout m’avait dit que je serai célèbre. C’est en 2002 que j’ai mémorisé le Coran. Et je l’ai fait quatre fois. J’ai remis les trois
exemplaires à Cheikh Béthio. En 2006, Serigne Saliou Mbacké m’a envoyé auprès de Serigne
Abdourahmane Mbacké de Darou Mousty pour approfondir mes connaissances ». Toujours, dans ses confidences à Senegal 7, ce fan de Waly Seck, qui défie Jupiter, ajoutait : « J’ai
révolutionné ce métier et je me suis imposé. J’ai motivé beaucoup de jeunes qui sont venus me rejoindre. Je suis chef d’entreprise, j’emploie des personnes. Je n’ai pas appris le français. Ma devise est qu’il faut travailler dur. C’est la raison pour laquelle ma journée débute à 7h
du matin et se poursuit tard jusque dans la soirée. Je suis l’homme de la situation ». Avec cette histoire de motard, Souhaibou peut se passer de toute dépense publicitaire autour de ses produits.

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