L’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF) a assigné en référé la CBAO suite à la décision de cette institution bancaire de supprimer le guichet unique. Son président alerte également sur cette mesure qui pourrait mettre en chômage certains travailleurs de banque et causer le non-recrutement des jeunes formés.
L’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF) est prête à en découdre avec la CBAO sur la décision de supprimer le guichet unique. Face à la presse, le président de l’ACSIF, Famara Ibrahima Cissé est revenu sur leur lutte. « Nous avons assigné en référé la CBAO qui a décidé de manière cavalière de supprimer le guichet unique. Cette suppression a des conséquences désastreuses pour les usagers, d’autant plus que le client n’a plus la possibilité de faire un retrait dans une agence différente de l’agence dans laquelle, il a ouvert son compte », regrette-t-il. Et de poursuivre : « Le client détient deux comptes, un courant et un autre épargne.
En ce qui concerne le compte courant, le client n’a plus la possibilité de retirer plus de 200 mille F Cfa d’une agence différente de celle où il a ouvert son compte. Pour le compte épargne, le client n’a plus la possibilité de retirer, quel que soit le montant, une somme dans une agence autre que celle où il l’a ouvert. Ce que nous qualifions de forfaiture et en porte à faux avec la réglementation. L’article 49 de la réglementation du système de paiement dans l’espace UEMOA est clair. Sur les chèques, de l’agence CBAO, il est bel et bien inscrit payable dans toute agence. Par conséquent, le client doit avoir la possibilité de faire un retrait dans n’importe quelle agence de la CBAO. Si cette mesure passe à la CBAO, les autres banques vont la copier parce qu’il y a un gain substantiel faramineux à engranger dans cette mesure et une mesure désastreuse pour les usagers de banque ».
Il renseigne qu’avec cette mesure, la carte gap va coûter 122 850 F Cfa et le traitement physique du chèque sera supprimé. «La CBAO veut que les usagers utilisent de moins en moins les chèques qui leur coûtent dans le traitement excessivement cher. D’autant plus que c’est un traitement physique qui demande une personne rémunérée, une agence avec des charges locatives, une connexion, des charges d’électricité et d’eau. Et en lieu et place, les banques voudraient que les usagers qui utilisent les actes gap qui vont leur revenir 122 850 F Cfa et chaque opération faite dans un réseau différent de la banque, le client va payer 3500 F Cfa. Cela va entraîner la suppression des emplois », alerte-t-il.
En ce sens, il fait savoir que tous les jeunes en formation en banque-finance n’auront plus d’emplois. « Et certains travailleurs vont perdre leurs emplois. Ce qui est inacceptable inadmissible », tonne-t-il.
L’ACSIF rappelle que la loi sur la protection des consommateurs a été votée et promulguée. « Mais, les associations de consommateurs ne disposent pas d’agréments pour leur permettre d’intenter leur adhérant à une action judiciaire pour se substituer partie civile pour l’intérêt général. Ce qui représente un frein aux associations des consommateurs », peste-t-il. Et de conclure : « Nous sommes venus porter cette affaire à la table du juge pour lui demander de condamner la CBAO pour qu’elle serve d’exemple pour les autres banques. Nous attendons une condamnation et mobiliser les usagers pour faire pareil ».
NGOYA NDIAYE