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Tiken Jah: « Ce que j’attends de Macky Sall »

Effet waouh assuré ! Et ce qui attire quand on parle avec Tiken Jah Fakoly, c’est qu’on n’a pas le sentiment d’être devant un artiste. En effet, l’impression qui se dégage de son propos, c’est d’être en face d’un analyste de la géopolitique mondiale avec une connaissance pointue de ce qui meut le monde. Et c’est cela Tiken Jah : l’artiste avec qui la discussion ne se fait jamais autour de l’art. En esthétique, on ne le classerait pas parmi les adeptes de l’art pour l’art. Car chez lui, l’art est toujours engagé. Et son engagement, il est panafricain. Tiken est un Africain, qui pense et agit en fils d’Afrique. En citoyen d’Afrique, Tiken ne se fixe aucune censure pour parler ou chanter l’Afrique, dont le destin, la situation politique et démocratique et l’avenir de continent du futur occupent une place centrale dans la vision et dans la motivation de l’homme Fakoly. Musique Jah… 

 

Deux ans d’absence du fait de la pandémie de Covid-19, comment comptez-vous marquer votre retour ?

En 2019, la pandémie à coronavirus a commencé et je voulais faire sortir un album intitulé Le Monde Est Chaud. Avec mon staff, nous avions commencé les concerts, nous en avions fait 46 (en Europe et en Afrique), la pandémie est arrivée puis nous avons tout arrêté. La pandémie n’est pas encore finie, mais il y a de petites ouvertures. Là, il faut repartir, le public a envie de revoir ses artistes. Pour ce qui est de mon retour, je l’ai fait à travers  la sortie de  mon album intitulé « Gouvernement 20 ans », il y aura une série de concerts, des singles. Jusqu’à ce qu’on trouve un bon remède pour cette pandémie, il faut continuer à vivre, à faire les choses. Le retour commence maintenant.

Il a été convenu de sortir un album en 2022, dites-nous en un peu plus…

Pour ce qui est de l’album, il sortira bel et bien en 2022, mais pour l’heure, je ne peux en dire plus. Je suis actuellement en studio en train d’y travailler. Tout ce que je peux dire c’est qu’il y aura 12 titres, j’ai également changé de maison de disque, l’album sera enregistré à Abidjan avec des musiciens ivoiriens. Ce qui est sûr, c’est qu’en 2022, pendant l’été, je vais reprendre les concerts.

Qu’est-ce qui vous lie au Sénégal ? 

C’est l’amour d’un pays africain. Je considère aussi que le Sénégal est mon pays. Je suis un panafricaniste convaincu et je suis d’avis qu’aucun pays africain ne pourra gagner tout seul, c’est tous ensemble que nous allons gagner tous les combats (politique, économique). Ce n’est pas normal que l’Afrique soit dans cette situation : continent très riche, population très pauvre, c’est un paradoxe tout simplement parce que nous sommes divisés.

La pandémie à Covid-19 a pratiquement montré les limites du système sanitaire africain. Avez-vous des propositions à faire ? 

C’est une affaire de tous ! Il faut continuer à sensibiliser, à former des médecins, à chercher des vaccins. Que l’Afrique fasse parler d’elle à travers des actions qui puissent aider le monde entier à combattre cette pandémie. Si on dit que l’Afrique a contribué à stopper la Covid-19, ce sera un grand nom pour nous, un grand pas pour l’Afrique.

Quel devrait être le rôle des artistes concernant le réchauffement climatique ? 

Dans mon album intitulé « Le Monde Est Chaud », j’y ai parlé du réchauffement climatique, un sujet très important. Nous ne faisons pas attention, alors que la planète nous parle tous les jours (il se répète). La planète est perturbée, elle est perturbée par notre comportement. Le réchauffement climatique doit être une affaire de tous, et ce que les artistes peuvent faire, c’est continuer à sensibiliser, à faire des titres pour que les gens prennent conscience. Si nous ne faisons pas attention, la planète risque de s’énerver contre nous. Pour ce qui est des déchets plastiques, il va falloir tôt ou tard que nos gouvernants prennent des décrets pour interdire complètement les sachets plastiques qui se retrouvent dans des endroits qui font que la planète est en danger. Que nos télévisions, nos réseaux soient utilisés pour sensibiliser.

Quelle appréciation faites-vous du retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire ?

Chaque fois qu’il y a de l’apaisement, nous sommes contents, ça fait moins de morts. Le fait que Laurent Gbagbo soit revenu en Côte d’Ivoire, qu’il soit accueilli par le président ivoirien élu et qu’il ait dit devant tout le monde qu’ils sont des frères est une bonne chose et nous ne pouvons que le saluer. C’est dans la paix qu’on peut continuer à travailler, c’est dans la paix que le développement peut se faire. Je suis heureux qu’il soit revenu et je souhaite que d’autres opposants qui sont à l’extérieur rentrent en Côte d’Ivoire pour que tous les enfants du pays se retrouvent.

Macky Sall à la tête de l’Union Africaine, qu’attendez-vous de lui ? 

J’attends de Macky Sall qu’il fasse en sorte que les Africains se rapprochent, qu’il encourage l’intégration et surtout que les peuples africains se sentent concernés par l’Union Africaine. Quand le Mali a mal à la tête, que le Sénégal, l’Ethiopie se sentent concernés, ce que l’on attend tous parce que c’est ça la solution. Sans les matières premières de l’Afrique, le monde va arrêter de fonctionner. J’espère que le président Macky Sall, pendant son mandat, va s’atteler à approfondir un peu ce rapport entre les peuples africains et cette union.

Quel est votre position par rapport au syndrome de troisième mandat ? 

La question du troisième mandat est devenue un problème aujourd’hui, elle fait beaucoup de morts. La solution que je propose c’est une anticipation,  que les artistes engagés, les mouvements de la société civile, entre autres, se mettent ensemble pour ensemble aller rencontrer le président actuel de la CEDEAO et lui dire qu’il mette dans la constitution de la CEDEAO (s’il y en a) qu’il faut que tous les chefs d’Etats s’arrêtent à 2 mandats. L’autre solution serait d’en parler au président de l’Union Africaine. Il faut qu’on dise à tout le monde que les jeunes d’aujourd’hui sont hostiles au troisième mandat.

Pensez-vous que l’Afrique sera unie un jour ? 

Oui je suis optimiste, nous avançons doucement ! Même si je sais qu’il sera difficile de me faire entendre, j’espère qu’une nouvelle génération pourra sortir l’Afrique de cette situation. Pour ce qui est des autres pays, les choses ne sont pas venues comme ça d’un coup, il a fallu du temps, que des gens soient au combat permanemment. Ce qui est important, c’est de continuer le combat, de ne pas baisser les bras, ne pas relâcher. Les faits sont là, il y a quelque chose d’anormal, l’Afrique est riche et les Africains sont pauvres et ce n’est pas normal. Je suis convaincu que peut-être dans 200 ans, c’est nous qui allons refuser le visa aux autres. Le peuple africain ne sait pas que c’est lui qui a le pouvoir et c’est un gros problème. Quand le peuple est uni, il a le pouvoir, quand il est divisé, on peut l’utiliser, tout faire avec lui.

Que pensez-vous des activistes en Afrique ? 

Ce n’est pas facile d’être activiste en Afrique ! Les gens veulent que les activistes aillent au combat, mais à un moment, les activistes ont des familles et ce n’est pas évident. En Afrique, c’est compliqué, il n’y a rien pour soutenir ces activistes et la réalité les rattrape. Mais nous avons des activistes très courageux (il donne l’exemple du Y en a marre). S’il y avait une petite cotisation pour ces gens-là, ça aurait pu être bien. Tous les soldats ont besoin de ravitaillement, s’il n’y a pas de ravitaillement, les gens baissent les bras.

Concernant la situation en Guinée, quel est votre message ?

Ce que je peux dire aux Guinéens, c’est de se mettre ensemble, faire en sorte que la junte au pouvoir ne s’éternise pas au pouvoir. Pour moi, la transition ne doit pas dépasser 3 ans, sinon on finit par prendre goût au pouvoir et pour le coup, ceux qui peuvent vous dire la vérité n’ont plus accès à vous et vous vous perdez. Les Guinéens doivent rester unis. D’ailleurs, si la transition ne dure pas c’est dans l’intérêt des militaires. La Guinée est un beau pays, rien que le tourisme peut créer des millions d’emplois et ce n’est pas normal qu’elle se trouve dans cette situation. Je prie que cette transition soit la dernière et que tous ces militaires prennent exemple sur l’ancien président du Mali, ATT et pensent à ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire.

Votre message à l’endroit des footballeurs en cette période de CAN ?


Je souhaite bonne chance à toutes les équipes africaines et surtout que le meilleur gagne. Que le niveau du football africain soit encore relevé à travers cette Coupe d’Afrique des Nations. Nous avons des joueurs qui font notre fierté, c’est le cas de Sadio Mané pour le Sénégal, ce sont des ambassadeurs.

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