Le savon est le produit d’hygiène le plus largement utilisé de par le monde depuis au moins 4500 ans.
Des recettes de savon ont été retrouvées sur des papyrus égyptiens. En Afrique, la savonnerie était une activité traditionnelle de longue date au Ghana, par exemple avec une technologie basée sur l’utilisation d’huile de palme brute et de potasse, extraite des cendres de bois.
Mais qu’est précisément le savon, et comment choisir judicieusement celui qui convient au type de peau, à la zone du corps, à une recommandation spécifique :
Le savon, c’est quoi ?
En pain ou liquide, industriel, de luxe ou obtenu selon une méthode traditionnelle, surgras, gommant, clarifiant ou extra doux, savon de Marseille, savon d’Alep…
Parlons un peu chimie. Un savon résulte de l’action d’une base (soude ou potasse) sur un corps gras, huile ou graisse. C’est la saponification qui produit du savon (tensioactif) et de la glycérine.
La soude permet d’obtenir un savon solide. La potasse, elle, produit un savon pâteux ou liquide comme par exemple le savon noir. A noter que la potasse est présente naturellement dans les cendres de bois, d’où son utilisation dans les techniques traditionnelles artisanales de fabrication du savon.
Des ajouts peuvent être intégrés, pour parfumer, colorer, exfolier, ou pour tout autre rôle particulier.
Le corps gras peut être d’origine animale. Il provient le plus souvent de la réutilisation des sous-produits de l’industrie agroalimentaire (graisse de bœuf, de mouton, de porc ou de volaille). La liste des ingrédients indique Sodium Tallowate ? Il s’agit d’un savon obtenu par saponification de soude sur de la graisse de bœuf. Vous lisez Sodium Lardate ? La graisse animale est la graisse de porc.
Un savon végétal peut incorporer des huiles seules ou en mélange, chacune apportant ses vertus particulières:
Huile de Palme, d’Olive, de germes de Blé, de Macadamia, de Babassu, de Coco, d’Argan, d’Amande douce, de Tournesol, de Jojoba, d’Avocat, de Ricin …la liste est vaste.
Ou des beurres:
Beurre de Karité, beurre de Cacao, beurre de Murumuru…
La nature et la qualité du corps gras utilisé est en rapport direct avec le pouvoir moussant et la douceur du savon obtenu.
Dans la liste des ingrédients, vous lisez Sodium Palm Kernalate ? La saponification s’est faite par action de la soude sur l’huile de Palme. Potassium Palm Kernalate. La base est de la potasse, souvent obtenue à partir de cendres de bois (savon Dudu Osun, Aviela).
Sodium Cocoate ? La base est la soude, l’huile celle de coco (savon Even True Black Opal). La liste des ingrédients peut aussi indiquer la base et le ou les corps gras utilisés. Par exemple, dans le savon Soin & Tradition à la Busserole, vous lisez : Butyrospermum parkii butter*, aqua, Cocos Nucifera oil*, sodium hydroxide…La base est la soude, les corps gras végétaux le beurre de karité et l’huile de Coco.
Un des intérêts majeur d’un savon végétal est la présence d’insaponifiables. Il s’agit de la partie de l’huile ou du beurre qui ne peut pas être saponifiée et se retrouve intégralement dans le savon. Or, les insaponifiables sont des mélanges complexes qui présentent des propriétés spécifiques très intéressantes pour la peau, telle la protection, la restructuration, la préservation de l’ élasticité etc…Par exemple, le beurre de Karité non raffiné en contient de 2 à15%, l’huile de Jojoba de 38 à 52%, l’huile d’Avocat de 1 à 12% . Cela bien entendu à condition d’utiliser des huiles de qualité extraites à froid.
Il est possible de rajouter en fin de saponification des huiles ou des beurres pour enrichir le savon, le surgraisser. Parfois, l’eau qui dilue la soude est remplacée par du lait, qui apporte ses vertus particulières.
Le savon possède une partie lipophile, qui a de l’affinité pour le gras – la tête- et une partie hydrophile, en affinité avec l’eau- la queue. La partie lipophile permet de fixer les salissures grasses, pollution, maquillage… alors que la partie hydrophile en permet la dilution dans l’eau et donc leur élimination au rinçage.
LES ADDITIFS DANS LE SAVON
Le savon peut être décapant, comme un savon industriel privé de sa glycérine. Différents additifs peuvent au contraire venir enrichir sa formule, comme des huiles et beurres végétaux. Vous pouvez voir la mention de savon surgras (Savons surgras NoireÔNaturelle). Celle-ci n’est pas toujours revendiquée. L’examen de la composition fait foi. Des huiles essentielles et actifs végétaux répondent à des indications particulières, tels les extraits de Gingembre, de Tea tree, de Cajepout dans le Savon ayurvédique aux 18 herbes bio Ayurvenat, la Busserole unifiante et clarifiante dans le Savon Soin & Tradition, l’huile de Chanvre favorisant la circulation contre la rétention d’eau dans le savon Soin & tradition etc….
Quelques savons particuliers
Le savon de Marseille correspond à une méthode à chaud. Il doit contenir un minimum de 72 % d’acides gras. Les additifs y sont limités et les tensioactifs de synthèse sont en particulier interdits. Certaines huiles végétales seulement sont autorisées, mais la graisse animale n’est pas interdite. Il reste assez alcalin et différent du pH de la peau. De nombreuses imitations, revendiquant cette appellation sont présents sur le marché.
Le véritable savon d’Alep est fabriqué à chaud, exclusivement à partir d’huiles d’Olive et de Laurier, et de soude végétale, sans colorant ni produit de synthèse. Le séchage, traditionnel, est très long (près d’un an.
Les savons sans savon (ou syndet = synthetic detergent) sont des pains à base de tensioactifs de synthèse sans soude. Leur pH est naturellement proche de celui de la peau, d’où leur recommandation parfois pour les peaux sensibles comme «savons dermatologiques»
Je choisis mon savon
A la base, un bon savon est un savon qui n’est pas agressif, ne dessèche pas la peau, qui a un bon pouvoir moussant et qui ne contient pas de substances potentiellement allergisantes. La lecture de la composition, comme pour les autres produits cosmétiques, vous apporte des informations utiles. A garder en tête : nous avons vu que le savon résulte de la réaction entre une base et un corps gras. Le savon est donc plutôt basique, la peau étant elle, légèrement acide.
Le savon, c’est bon pour mon visage ?
Le savon a la propriété de dissoudre les graisses. Ceci vaut aussi pour le film hydrolipidique de la peau. La présence de glycérine, Karité, miel, et autres additifs, l’utilisation d’huiles et de beurres végétaux riches en insaponifiables assurant dans les savons de qualité un effet hydratant et protecteur, permettant son utilisation même sur des visages à la peau sensible et réactive. Par contre, la peau du corps étant plus résistante, il est déconseillé d’utiliser un savon gommant sur le visage, car il pourrait qui pourrait irriter les épidermes délicats.
Mon savon, solide ou liquide ? Et le gel douche ?
Le savon solide occupe l’espace hygiène depuis la nuit des temps mais, de plus en plus, le savon liquide, pratique et agréable prend des parts de marché. Une différence essentielle est la présence d’eau, qui rend nécessaire l’utilisation de conservateurs pour éviter la contamination microbienne. Il peut s’agir de conservateurs de synthèse, potentiellement irritants ou allergisants. Les formulations de qualité s’appuient des conservateurs biologiques, par exemple l’huile de Neem dans le savon liquide Aviela. La lecture de la composition vous apporte l’information. Les gels douches, eux, utilisent des agents lavants (tensio actifs) différents, qui ne résultent pas d’une réaction de saponification. Ce ne sont donc pas des savons au sens propre. Ils peuvent être d’origine naturelle et doux, comme les glucosides dérivés du sucre, par exemple le Coco-Glucoside et le Lauryl Glucoside dans le Gel Douche Vanille Santé ou le Sodium Cocoyl Apple Amino Acids (micelles de jus de Pomme) dans l’eau de bain Zawadi. Les gels douches grande consommation sont souvent eux, peu différents…de votre liquide vaisselle ! Vous retrouvez en position de tête le sodium Laureth sulfate Le tensio actif apparait toujours en début de liste des ingrédients, après l’eau. Il représente de 10 à 15% du produit. Agents surgraissants, parfums, conservateurs viennent compléter la formule. Là encore, à vous de faire la part des choses entre les composants de synthèse ou naturels.
Une Une étude canadienne indique qu’une utilisation de savon liquide correspond en moyenne à 3,5g, contre 0,25g pour un savon solide, rendant l’utilisation de ce dernier plus économique.