Si le non-recrutement de Maty Gningue est acté au niveau de la Seter, les enquêtes liées à la perturbation des rotations du Ter dans la matinée du mercredi se poursuivent et visent les équipes de nuit. Au plus haut niveau, on parle de problèmes de sécurité et on semble être déterminé à situer les responsabilités.
S’il y a eu l’affaire Maty Gningue, il y a aussi le volet judiciaire du dossier. Car le blocage du Ter dans la matinée du mercredi n’est pas juste considérée comme un simple mouvement d’humeur de travailleurs dépités par le non-recrutement de leur collègue. Au plus haut niveau des autorités publiques et aussi de la Société d’exploitation du Ter (Seter), c’est devenu une question de sécurité. Si la disparition des clefs de démarrage des rames est considérée comme un «acte de sabotage», elle pousse les responsables à renforcer leur protocole sécuritaire. Avec les évènements politiques, qui ont fait peser des menaces sur la sécurité nationale, il avait été consolidé au niveau du tracé et des différentes plateformes du Ter qui a subi un sectionnement de ses câbles, il y a quelques mois. «On n’en avait pas parlé, mais il y a des tentatives d’actes de sabotage lors des évènements politiques. Au niveau des passerelles, certains ont tenté de jeter des pneus sur le tracé et même placé des herbes sur les rails. Nous avons dû tout désherber», dévoile Abdou Ndéné Sall, Directeur général de la Senter.
Pour l’instant, l’enquête sur le blocage des trains se poursuit au niveau du site de Maintenance du matériel roulant du Ter. Ce sont surtout les agents de l’équipe en service dans la nuit du mardi à mercredi, qui sont ciblés par les premières investigations. Les caméras de surveillance sont en train d’être interrogées pour trouver les premiers indices ou les responsables de ces «actes de malveillance». «Cette affaire va être tirée au clair parce qu’il faut situer les responsabilités. L’ex-secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire est surtout outré par ce comportement, car il rappelle «qu’il s’agit du patrimoine» du Sénégal. «Les gens n’ont pas le droit de mettre en péril un patrimoine national. Le Ter est sénégalais, n’appartient pas à la Seter qui est juste un exploitant», rappelle-t-il.
Liée à l’Etat du Sénégal pour un contrat de 3 ans, la Seter est aussi soumise à des obligations de résultats. «Les trains doivent transporter au moins 65 mille passagers par jour», rappelle M. Sall. Quid du dossier Maty Gningue ? Son avenir est scellé au sein de l’entreprise. «C’est une question de confiance parce qu’elle se servait de son ordinateur pour partager des informations avec Frapp-France Dégage. L’entreprise ne lui fait plus confiance», explique-t-on. En tout cas, la précarité du contrat ne «permet pas à la Seter» de s’engager sur «des contrats à longue durée».
Ce mercredi, le Ter a connu des perturbations avant que la situation ne revienne à la normale vers 7h. Vers 5h du matin, il n’y avait que trois trains sur 15 qui roulaient. La situation fut totalement maîtrisée vers 9h. Les travailleurs protestaient contre le licenciement de Maty Gningue que conteste la Direction de la Seter qui parle d’une non-transformation d’un Cdd à son terme en CDI
D’un coût de 730 milliards francs, le Ter relie Dakar et Diamniadio, et dessert 14 gares sur un tracé de 36 km. La deuxième phase, qui va relier Diamniadio à l’Aibd sur un linéaire de 19 km, a été lancée le 6 février 2022. 207 milliards F Cfa vont y être investis. Il s’agit de faire une extension, qui sera au total de 56 km, en deux voies. En plus de la gare de l’aéroport Blaise Diagne, la passerelle piétonne de Sebikotane et les ponts pour faciliter la mobilité, une commande additionnelle de 7 trains sera faite. Les travaux vont durer 17 mois tout au plus.