Depuis que le président russe Vladimir Poutine a ce 24 février lancé une opération militaire dans le Donbass disant vouloir défendre les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, la peur a gagné les étudiants africains de l’Ukraine.
Ils seraient plusieurs centaines à vivre à Ivano-Frankvisk, ville située dans l’ouest où un aéroport a été touché par les tirs, explique une étudiante ghanéenne, Araba Arkoah Mensah : un aéroport militaire a été bombardé ce matin dans ma ville. Le résultat, c’est que tout le monde a peur. On n’est plus en sécurité, on dirait que toute l’Ukraine en tant que pays est attaquée. C’est comme ça que les choses se présentent.
Devant cette incertitude, les universités ont fermé officiellement pour deux semaines, pendant ce temps les cours se feront en ligne pour tous les étudiants, qui espèrent obtenir des autorisations de quitter le pays.
Quand tout a commencé, on a fait appel à nos écoles. Chaque étudiant, et en particulier ici, a essayé d’appeler toutes les écoles parce que nous avions besoin que les autorités travaillent pour nous dire si nous devions rentrer chez nous immédiatement. Parce que cette tension a commencé à monter, il y a déjà plusieurs mois. On a donc appelé les autorités, la situation ne cesse de s’aggraver jour après jour. Alors que font-ils ? Est-ce que l’on doit rentrer à la maison ? Mais vous savez, comme on étudie la médecine, ils pensent que l’on ne peut pas rentrer chez nous et avoir des cours en ligne, ajoute-t-elle.
Si certains étudiants ont pu quitter l’Ukraine, les Africains attendent toujours une réaction des gouvernements, qui n’ont pour le moment pas choisi d’évacuer leurs ressortissants. Dans la situation actuelle, rien n’est sûr. C’est triste que nos familles s’inquiètent pour nous. On reçoit des appels et des messages. C’est vraiment inquiétant. Alors on demande vraiment au gouvernement de notre pays de venir nous aider, de toute façon, on veut seulement rentrer chez nous.
Pour quitter l’Ukraine, ces étudiants ont besoin de vols spéciaux et d’une autorisation de leur université, qui leur permettra de revenir une fois le calme. Pendant ce temps, la ville de Kiev a imposé un couvre-feu de 22 h 00 à 7 H. Et l’armée russe a conquis un aéroport militaire situé à une quarantaine de kilomètres de Kiev.