Les responsables et l’opinion présentent à Kiev n’hésitent plus à évoquer le risque d’un recours à l’arme nucléaire de la part de Moscou. Ce vendredi 30 septembre, le Kremlin organise une grande cérémonie à Moscou, lors de laquelle Vladimir Poutine a officialisé en grande pompe le rattachement à la Russie des quatre régions de l’est de l’Ukraine, Kherson, Zaporijjia, Donetsk et Louhansk, alors que l’inquiétude monte sur les conséquences qu’implique cet acte d’annexion inédite de la part d’une grande puissance membre du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le monde est il sous le risque de l’utilisation d’une arme nucléaire tactique pour régler un conflit, voilà l’opinion qui fait son chemin à Kiev, alors que l’armée ukrainienne est en train d’infliger au Kremlin une nouvelle défaite cuisante, cette fois-ci dans le Donbass, à Lyman, où l’armée russe est quasi encerclée informe nos confrères de la RFI.
Les forces russes sont « partiellement encerclées » dans la ville stratégique de Lyman, a reconnu vendredi un haut responsable séparatiste. « À l’heure actuelle, Lyman est partiellement encerclée. La route de Svatové est sous notre contrôle, mais sous le feu périodiquement », a indiqué sur Telegram Denis Pouchiline, à la tête du bastion séparatiste de Donetsk. Il a reconnu que les villages de Iampil et Drobychevé, proches de Lyman, « ne sont pas sous le contrôle total » de Moscou. Et si d’aventure Lyman est reprise par l’Ukraine, Moscou pourrait à terme voire ses positions menacées le long de la frontière de l’oblast de Lougansk et dans la région de Severodonetsk.
Dans le sud du pays, la contre-offensive menée par l’armée ukrainienne dans la région de Kherson se poursuit également, même si les avancées sont moins visibles. La nuit dernière par exemple, un responsable de l’administration d’occupation russe a été tué lors d’une frappe de missile ukrainien, preuve que la pression reste toujours aussi forte. Ce vendredi matin d’ailleurs, 23 civils ont été tués alors qu’ils tentaient de fuir la région, selon Kiev, qui dénonce une attaque russe aux lance-roquettes, tandis que Moscou accuse l’Ukraine d’avoir empêché ces civils de rejoindre la zone occupée.
Le président Volodymyr Zelensky a convoqué pour ce vendredi un Conseil national de sécurité exceptionnel, lors duquel sera représenté l’état-major de l’armée, afin d’apporter une réponse à l’annexion des régions du sud-est de l’Ukraine. Selon des sources de renseignement, y sera également évoquée l’attitude à adopter par l’Ukraine et ses partenaires occidentaux en cas de frappe nucléaire tactique par la Russie. Désormais, les responsables de Kiev n’hésitent plus à aborder ce scénario, mais estiment qu’en aucun cas, il ne doit détourner l’Ukraine de sa stratégie : récupérer ses territoires occupés.