Alors que le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, ne cesse de crier sur tous les toits que la réunion du 22 avril courant à Tunis entre les présidents algérien, tunisien et le chef de l’exécutif de Tripoli ne vise pas à supplanter l’Union du Maghreb arabe (UMA), l’agence officielle du régime algérien, l’APS, a révélé les intentions cachées de cette réunion: remplacer l’Union du Maghreb arabe (UMA) par un «G3» excluant le Maroc et tendant les bras à une Mauritanie plus que jamais réticente. Face à cet aveu quasi officiel, l’on se demande comment va réagir la Libye, qui ne veut pas se laisser berner par les manœuvres destructives du régime d’Alger.
La presse algérienne s’en fait largement écho. Une réunion dite “consultative” s’est tenue le 22 avril à Carthage entre le président tunisien Kaïs Saïed, le président algérien Abdelmadjid Tebboune et le président du Conseil présidentiel libyen Mohamed Younès Menfi. La recomposition de la carte du Maghreb semble inévitable.
L’Union du Maghreb arabe (UMA) est morte, décrète l’agence de presse officielle algérienne. En lieu et place, il faut désormais parler de l’«Accord de Carthage» ou du «G3» (Algérie, Tunisie et Libye), claironne le porte-voix officiel de la junte algérienne, qui reconnaît ainsi qu’Alger a bel et bien l’intention, jusqu’ici cachée pour berner la Libye et la Mauritanie, de créer un mini-Maghreb dont serait exclu le Maroc.
Lundi 29 avril, dans un écrit qui n’a rien d’une dépêche ou d’une quelconque forme d’article d’agence, intitulé «Le G3 est né à Carthage: le Maghreb de l’action succède au Maghreb des slogans», l’APS donne à la rencontre tripartite du 22 avril courant à Tunis un cachet funéraire. Car cette rencontre vise, selon elle, à enterrer définitivement l’UMA. «La rencontre de Carthage est arrivée pour discuter du… cadavre. N’importe quel praticien aura la lucidité de conclure, après un coma aussi profond qu’irréversible, qu’une entité déclarée morte ne peut ressusciter après un aussi long décès cérébral.
L’UMA est dans ce cas», écrit l’APS. Et d’ajouter que «le 22 avril est une rencontre fondatrice d’une approche nouvelle. L’année prochaine, 2025, équivaudra à exactement 30 ans depuis que la mort clinique de l’UMA a été actée, et que l’UMA n’existe plus sur le terrain».