La mort du président iranien Ebrahim Raïssi, victime dimanche d’un accident d’hélicoptère, a été confirmée par les autorités iraniennes lundi 20 mai. La presse internationale analyse déjà la lutte pour sa succession.
Quinze heures après son “atterrissage brutal” dans une région isolée du nord-ouest de l’Iran, l’hélicoptère qui transportait le président iranien Ebrahim Raïssi a été retrouvé lundi matin par les équipes de secours, qui n’y ont trouvé “aucun signe de vie”, rapporte CNN, citant les agences officielles iraniennes. Tôt lundi matin, son décès, ainsi que celui du ministre iranien des Affaires étrangères et de sept autres personnes, a été annoncé sur la télévision d’Etat, écrit Iran International dans un live.
Selon une source citée par l’agence Reuters, l’appareil serait “complètement calciné”. Les informations étaient rares depuis la disparition de l’hélicoptère, qui ramenait le président de la cérémonie d’inauguration d’un barrage dans la province iranienne de l’Azerbaïdjan orientale, dans le nord-ouest du pays.
Recherches difficiles
Des dizaines d’équipes de secours avaient été dépêchées sur le terrain, où les recherches se poursuivaient sans relâche, compliquées par des conditions météorologiques difficiles, “sous la pluie et dans le brouillard”, raconte El País.
Lundi matin tôt, l’agence officielle iranienne Irna avait assuré que “les coordonnées géographiques précises” de l’emplacement de l’hélicoptère avaient été déterminées, grâce notamment aux données d’un drone turc, et que “les équipes de secours se dirigeaient vers le lieu potentiel de l’accident”. “La télévision d’État a diffusé [dimanche] en continu des images de fidèles priant au sanctuaire de l’Imam Reza dans la ville de Mashhad, la ville natale de Raïssi, ainsi qu’à Qom et dans d’autres endroits”, relève Il Corriere della Sera.
De nombreux pays, de la Turquie à Moscou, en passant par la plupart des pays du Golfe, ont envoyé des messages de soutien à Téhéran et ont offert leur aide, comme l’Union européenne (UE), qui avait activé son service de cartographie CopernicusEMS. Washington avait précisé pour sa part “suivre de près les informations”.
Pour la BBC, la disparition de M. Raïssi “aurait très peu de conséquences sur la politique étrangère ou intérieure de l’Iran”, car “le président Raïssi s’occupait de la gestion quotidienne de l’Iran, mais ses pouvoirs étaient très limités”. “En Iran, c’est le guide suprême [Ali Khamenei] qui définit la politique et qui a le dernier mot”, ajoute la radiotélévision britannique. En outre, “le mandat du président n’a pas été marqué par des décisions politiques majeures, et son héritage ne serait donc pas considéré comme significatif”.
L’analyste politique d’Al-Jazeera estime lui aussi que “le système politique du pays pourra absorber le choc”, soulignant que l’Iran “n’est pas un exemple typique de système totalitaire ou de dictature où le système s’effondre entièrement à la disparition d’un seul homme”.