COVID-19 :Baisse de plus de 20 % en Afrique
COVID-19 :Baisse de plus de 20 % en Afrique

Vaccin: L’égoïsme des grandes puissances, un allié du Coronavirus !

La troisième vague sévit un peu partout en Afrique avec des conséquences diverses mais toutes catastrophiques par rapport aux deux premières quand ailleurs dans le monde, on parle de quatrième vague.

Au Sénégal par exemple, les jeunes jusqu’ici épargnés sont frappés de plein fouet. Les hôpitaux sont débordés, il n’y a plus de place et le nombre de décès ne cesse d’augmenter.

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Or, d’autres pays comme la Tunisie font plus ainsi que l’Afrique du Sud pour ne citer que ceux-là.

Le Rwanda par exemple a encore opté pour le couvre-feu sans oublier la Mauritanie qui a fait de même.

Pendant ce temps, l’Afrique, dans sa totalité, ne représente qu’à peine 1% de la couverture vaccinale dans le monde  sur les 3,3 milliards de doses qui ont été distribuées malgré l’initiative Covax et les belles intentions exprimées depuis le début de la campagne vaccinale dans le monde.

Le programme codirigé par Gavi, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l’OMS est loin d’être une réussite parce que confrontée à l’égoïsme des pays occidentaux qui, clairement disent opter pour leurs propres populations.

La preuve, Anne Sénéquier, chercheuse, co-directrice et fondatrice de l’Observatoire de la santé à l’IRIS n’a pas tout mâché ses mots quand elle avait été interrogée par TV5 Monde sur la question.

Voici une partie de sa réaction : ‘’Ces pays ont vu les Occidentaux coopter les vaccins. Et ils s’en souviendront. Ils se souviendront du moment où, alors que l’humanité rencontrait pour la première fois un problème commun, les pays occidentaux ont dit, « nous d’abord’’.

Cet égoïsme des pays occidentaux a été décrié par nombre de dirigeants africains dont le Premier Ministre Ethiopien Abi Ahmet, le Président sénégalais Macky Sall, etc. Mais, ils parlaient dans le vide parce que les stratégies des pays du Nord, au lieu de changer, se sont aggravées car, on donne aux pays pauvres, les vaccins dont les pays riches ne veulent pas.

Ainsi, le vaccin Covishield, fabriqué en Inde et homologué par l’Oms, n’est pas autorisé et reconnu par l’Union européenne. Pourtant, il est largement distribué dans certains pays y compris africains.

Et au Nord, comme l’a dénoncé le Président Sall, on vaccine aujourd’hui des animaux au détriment des humains qui, en Afrique, manque de vaccins.

Qui plus est, toutes ces politiques de vente de licence de vaccin ne se font qu’avec le souci, par ces pays occidentaux, d’interdire l’acquisition d’autres licences de vaccination et de continuer ainsi à soumettre ces pays africains dans le giron occidental.

Une vraie politique néocoloniale qui continue dans un contexte où les laboratoires du Nord ont déjà gagné assez de milliards dans le cadre de fabrication et de la distribution des vaccins.

En toile de fond, l’objectif est toujours de maintenir les pays africains dans une dépendance économique, sanitaire, sociale et politique.

Pourtant, ce que ces pays occidentaux ignorent, c’est qu’en accaparant les vaccins pour eux, ils perpétuent la reproduction du virus et la naissance de nouveaux variants qui risquent de les soumettre à de nouvelles vaccinations.

Voici, à ce propos, l’analyse de Anne Sénéquier : ‘’Aujourd’hui, on a presque de la chance car aucun (pays) ne challenge véritablement l’immunité nouvellement acquise par les premières campagnes de vaccination, mais ce n’est pas dit que cela persiste. On voit déjà que le variant Delta challenge les vaccinations AstraZeneca qui n’ont une efficacité que de 30% face au variant. Les pays comme le Royaume-Uni qui avaient privilégié cette stratégie pour vacciner le plus de monde possible font désormais face à une recrudescence des cas.

On voit que le « nous d’abord », cet « America first » que tout le monde a embrassé, n’est pas pertinent sur le moyen et long terme. Nous risquons de devoir re-vacciner l’humanité s’il y a l’émergence d’un variant qui peut nous affecter malgré notre première vaccination. Cela veut dire la fabrication à nouveaux de 14 milliards de doses. De fait, on est voué, tant que l’on ne réussira pas à instaurer l’équité vaccinale, à courir derrière l’émergence de variants et les campagnes de vaccination. Mais cela semble très compliqué à comprendre’’.

Cela veut dire également pour nous sénégalais que ceux qui attendent la seconde dose d’AstraZeneca, risquent, une fois vaccinés, d’être faiblement immunisés face au variant Delta.

Georges E. Ndiaye

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