Le pape François se rendra en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud début 2023, deux pays africains en proie aux violences dans lesquels il avait reporté sa visite prévue l’été dernier pour raisons de santé.
Le souverain pontife argentin se rendra à Kinshasa du 31 janvier au 3 février 2023, puis à Juba du 3 au 5 février avec l’archevêque de Canterbury, chef spirituel de l’Eglise d’Angleterre, a annoncé jeudi le Saint-Siège. Initialement prévu début juillet, ce voyage, avait été reporté sine die en juin, le Vatican invoquant les douleurs au genou du pape a maintenant 86 ans. Mais plusieurs médias avaient aussi évoqué des risques pour sa sécurité, notamment à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, théâtre depuis plus de 25 ans de violences perpétrées par des groupes armés.
Initialement prévue, l’étape dans cette ville ne figure pas dans le nouveau programme, mais la sécurité du souverain pontife restera un défi majeur pour les organisateurs.
La RDC, pays d’une centaine de millions d’habitants, compterait 40% de catholiques, selon des estimations. La dernière visite d’un pape à Kinshasa remonte à celle de Jean Paul II en 1985. Le pays est un État laïc, mais la religion est omniprésente dans le quotidien des Congolais. L’Eglise catholique en particulier a parfois joué un rôle de premier plan dans la vie politique de RDC.
Au total, le pape prononcera 12 discours lors de ce voyage, le 40e à l’étranger depuis son élection en 2013. Outre les autorités, il rencontrera notamment des victimes de violences, des personnes déplacées, des membres du clergé et des représentants d’œuvres caritatives.
La visite au Soudan du Sud, pays majoritairement chrétien et animiste, sera la première d’un pape depuis son indépendance en 2011. Eprouvé par une instabilité chronique, ce pays pauvre de 11 millions d’habitants a sombré dans une sanglante guerre civile entre 2013 et 2018 opposant les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir, qui a coûté la vie à près de 400.000 personnes et forcé des millions d’autres à fuir leur foyer.
Malgré un accord de paix signé en 2018 et prévoyant un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, des querelles persistent entre les deux rivaux au sommet de l’Etat et les violences se poursuivent.
Dans cette deuxième étape, présentée comme « un pèlerinage œcuménique de paix », le pape sera accompagné par l’archevêque de Canterbury Justin Welby, qui s’est réjoui de « cette visite historique », et le modérateur de l’Assemblée générale de l’Eglise d’Ecosse Iain Greenshields.
Le Saint-Siège a joué un rôle de médiateur dans les négociations de paix: en 2019, François avait ainsi convié au Vatican Salva Kiir et Riek Machar et s’était agenouillé devant eux en les implorant de faire la paix, un geste symboliquement fort qui avait marqué les esprits.