Le Syndicat autonome de l’Enseignement supérieur (SAES) tient son congrès les 5-6 et 7 août 2022 à l’UCAD II. Le thème retenu cette année est : » enseignement supérieur au Sénégal : défis de la qualité ». D’après le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation un accent particulier sera mis sur les voies à suivre et les moyens à mettre concrètement pour la dernière phase des grands chantiers pour la modernisation des anciennes universités.
Selon le secrétaire général du SAES Malick Fall, le thème du congrès intitulé « enseignement supérieur au Sénégal : défis de la qualité », il trouve à leur avis toute sa pertinence dans un système économique mondial où l’apport de l’Afrique dans le domaine particulier de la recherche est faible mais les jeunes bacheliers ayant obtenu des mentions sont tous orientés vers l’extérieur. En effet, dans le contexte actuel de la mondialisation et de la globalisation, les pays à revenus faibles peuvent difficilement s’intégrer et compatir sereinement dans une économie mondiale dominée par les grandes puissances très près de leurs intérêts. C’est pourquoi, l’éducation, l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation sont des éléments essentiels de réduction de la pauvreté et de développement économique qui contribuent de façon significative à l’expertise et aux compétences nécessaires aux secteurs essentiels de la santé, l’éducation, la bonne gouvernance, l’environnement etc. D’autant plus, l’avènement de la COVID-19 a fini de montrer les égoïsmes des nations qui se sont révélés avec acuité. C’est dans cette perspective que l’amélioration de la qualité dans l’enseignement supérieur devient un impératif pour les pays en voie de développement. « Il est vrai que le ralentissement et la non performance des économies africaines, la mauvaise gestion de nos ressources naturelles, le dérèglement climatique avec toutes ses conséquences sur l’agriculture et l’élevage, la fuite des cerveaux, l’absence d’une masse critique de professeurs de qualité, l’insuffisance de financements durables et récemment la pandémie à Covid 19 ont fortement et négativement impacté la performance des institutions d’enseignement supérieur africaines et réduit leurs capacités à fournir un enseignement supérieur de qualité », a souligné le secrétaire général.
A cela, s’ajoutent bien sûr, l’accès difficile des bacheliers à un enseignement supérieur de leur choix et la sous-représentation des femmes dans l’enseignement supérieur, en particulier dans les domaines scientifiques et technologiques. « Toute cette situation fait qu’aucune université d’Afrique francophone ne figure dans les classements des 500 meilleures institutions d’enseignement supérieur du monde. Ce sont autant de questions qui nous taraudent l’esprit et qui susciteront une grande réflexion de notre part », fait savoir Malick Fall.
Au regard de l’importance stratégique et de l’actualité du thème retenu « Enseignement supérieur au Sénégal : défi de la qualité», le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Anne attend, avec impatience, les recommandations. A l’en croire, la rencontre entre le Président de la République, Son Excellence Macky Sall et la Communauté universitaire, tenue le 7 Avril 2022, a permis de passer en revue tout le fonctionnement de notre système mais surtout d’en faire une évaluation. A l’issue de ces échanges, le Président de la République a pris 13 mesures et fixé un chronogramme précis d’exécution.
Permettez-moi de les énumérer à nouveau. Il s’agit : « des infrastructures : d’achever ceux en cours dans les plus brefs délais, des recrutement PER et PATS pour 2022-2026, en corrélation avec les flux d’étudiants, pour se rapprocher des normes standards d’accroître les capacités d’accueil scientifiques, technologiques, professionnalisâtes et des ISEP , de mener une réflexion sur l’accès aux Masters et aux Doctorats et favoriser les diplômes interuniversitaires : il s’agira d’encourager les troncs communs, de fixer un nombre raisonnable d’étudiants, d’encourager et d’accompagner les masters interdisciplinaires et interuniversitaires, revoir les profils d’encadrement, corréler les masters aux laboratoires, d’optimiser la gestion financière ». « De Moderniser le système d’allocation des bourses et aides nationales et étrangères, de mettre en place des CPGE, de travailler à Insertion socio-professionnelle des diplômés, d’élaborer un Plan stratégique pour la Recherche et l’Innovation (2023-2032), d’accélérer la transformation digitale, d’engager le processus de certification qualité, d ’évaluer l’Enseignement privé, et de mettre en place un dispositif efficace et inclusif au niveau du MESRI, en relation avec la Commission d’évaluation des politiques publiques ».
Sur le plan infrastructurel, des efforts ont été faits. La relance et la livraison des chantiers, la consolidation des acquis par une poursuite méthodique et intelligente de certaines activités et l’initiation, sur des bases pragmatiques, d’autres projets et programmes ont mobilisé des ressources considérables.
Comme vous l’avez constaté de visu, les chantiers de l’Université Amadou Mahtar Mbow (UAM) sont achevés, le lot 1 de l’Université Sine Saloum Elhadji Ibrahima Niass (USSEIN) le sera sous peu. Les blocages des chantiers de Fatick et de Kaffrine ont été levés et les travaux reprendront dans un cours délai et à un rythme soutenu. L’UVS a déjà pris possession de son siège à Diamniadio et la construction des ENO se poursuit pour un maillage total des Départements du pays. Les ISEP sont aussi dans la même dynamique, avec la construction de 8 autres dont le financement est déjà acquis avec la Banque mondiale. Ce modèle permettra non seulement de professionnaliser d’avantage nos formations et continue de séduire, comme en atteste la récente visite du Président de la Banque mondiale à l’ISEP de Thiès ; mais ces ISEP permettront, à cours terme, de réduire considérablement les effectifs des universités.
Dans cette perspective, un accent particulier sera mis sur les voies à suivre et les moyens à mettre concrètement pour la dernière phase des grands chantiers pour la modernisation des anciennes universités. En matière de Recherche et d’Innovation, l’exécution de l’ambitieux du Président de la République, Son Excellence Macky Sall, nous permettra de doter toutes nos universités d’équipements scientifiques de haute qualité, pour un montant de 52 milliards. Les premiers lots sont d’ailleurs en cours de livraison. La revalorisation des pensions de retraites, point phare des accords signés entre le Gouvernement et le SAES, vient encore d’être renforcée.
DJANGA DIA