Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est déclaré mercredi préoccupé par la propagation continue de fausses allégations et de théories du complot concernant le nouvel accord mondial sur les pandémies, qui est actuellement en cours de négociation par les États membres.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a averti que tout comme la mésinformation et la désinformation sapaient la réponse mondiale à la pandémie de COVID-19, elles sapaient les efforts « pour protéger le monde contre de futures pandémies ». Il a établi des comparaisons avec les efforts déployés par l’industrie du tabac pour faire dérailler les négociations à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.
« La même chose se passe maintenant. Des groupes ayant des intérêts particuliers prétendent à tort que l’accord est une prise de pouvoir par l’OMS et qu’il entravera l’innovation et la recherche. Les deux affirmations sont complètement fausses », a poursuivi Dr Tedros. « Je dois le dire clairement : ceux qui colportent des mensonges sur cet accord historique mettent en danger la santé et la sécurité des générations futures ».
L’OMS pas partie à l’accord
Le chef de l’OMS a également souligné que l’accord est entre les pays, et les pays seuls. « L’OMS ne sera pas partie » à cet accord, a-t-il déclaré, notant que si deux entreprises concluent un contrat commercial et utilisent des avocats pour les aider à le développer, « cela ne donne pas aux avocats le contrôle du contrat, ni ne fait des avocats une partie à celui-ci ». « C’est la même chose ici ».
L’accord sur les pandémies vise à promouvoir la solidarité et l’équité entre les pays en forgeant une réponse efficace aux pandémies. Les négociations sur le document se déroulent au sein de l’Organe intergouvernemental de négociation (INB), qui a été créé par les membres de l’OMS lors de l’Assemblée mondiale de la santé. L’OMS fournit un soutien de secrétariat à l’INB, en soutenant l’organisation des réunions et en facilitant la participation d’experts, d’agences des Nations Unies et d’autres parties prenantes.
Par ailleurs, Dr Tedros a exhorté tout le monde à ne pas baisser la garde concernant la COVID-19, car des cas et des décès continuent d’être signalés dans le monde entier. « L’OMS continue de conseiller aux personnes à haut risque de porter un masque dans les endroits bondés, de faire des doses de rappel lorsque cela est recommandé et d’assurer une ventilation adéquate à l’intérieur », a-t-il déclaré, appelant les gouvernements à ne pas démanteler les systèmes mis en place pour lutter contre la pandémie de COVID-19 mais plutôt à les maintenir.
Les vagues de chaleur mettent les systèmes de santé sous pression
Dr Tedros a également souligné que la chaleur extrême, provoquée par le phénomène météorologique El Niño et le changement climatique, amplifie les conditions préexistantes et exerce une pression accrue sur les systèmes de santé. « La chaleur extrême fait des ravages sur ceux qui sont le moins capables de gérer ses conséquences, comme les personnes âgées, les nourrissons et les enfants, ainsi que les pauvres et les sans-abri », a-t-il dit.
En collaboration avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’OMS aide les pays à élaborer des plans d’action contre la chaleur pour coordonner la préparation et réduire les effets de la chaleur excessive sur la santé.