Macky Sall a annoncé la création de l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop). Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil parle d’une « véritable tromperie institutionnelle»,
«Le changement du nom de l’Armp pour l’Arcop qu’on présente comme une avancée majeure vers plus de transparence est une véritable tromperie institutionnelle», s’est indigné Birahim Seck, notant que «ce changement de nom semble être une ruse pour solder le passif de l’Armp, en matière de contrôle de la Commande publique, avec la complicité du gouvernement».
Pour lui, «l’Armp est la championne incontestée de décisions accordant des marchés de gré à gré avec un déconcertant et régulier justificatif « à titre exceptionnel »…». Ainsi, déplorant une absence totale de redevabilité sur sa gestion de la redevance de régulation des marchés publics, le coordonnateur du Forum civil rappelle que l’Armp a pourtant déjà les compétences de contrôler les marchés publics, les Délégations de services publics (Articles 4.13, 82.1.a du Code des marchés publics) et un volet essentiel des contrats de Ppp (Partenariat public-privé) à savoir les offres spontanées (article 81 du Code des marchés publics).
Poursuivant, Birahim Seck note que l’initiative du gouvernement révèle un manque de cohérence et de maîtrise d’une politique stratégique de gestion de la commande publique. En effet, rappelle-t-il, il y a juste 5 mois, le Président avait pris un décret relatif aux contrats de partenariat public-privé qui prend en charge les modalités d’organisation et de fonctionnement des organes de gouvernance (Comité interministériel, Comité national d’appui au CPPP etc.) des contrats PPP. «Si le gouvernement veut aller dans le sens de plus de transparence dans la commande publique, il doit, entre autres actions, supprimer les offres spontanées, revoir les critères de qualification qui empêchent les entreprises nationales à gagner des marchés, autonomiser les cellules de passation des marchés, sortir l’organe de gestion de la commande publique de la Présidence de la République, auditer l’Armp, arrêter l’illégalité toujours en cours du mandat du Dg de l’Armp et de faire le point sur les montants de la redevance de régulation et son utilisation», liste-t-il.