Evguenie Prigojine, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, est décédé ce mercredi suite à un crash d’avion.
Le patron du groupe Wagner, dont les éléments interviennent déjà en République centrafricaine et au Mali notamment, était très influent dans le continent, même si beaucoup d’autorités africaines comme celles du Mali disent travailler avec des instructeurs russes. Et elles n’ont pas tout à fait tort. Car, il serait difficile de dissocier Wagner de l’Etat russe dans sa globalité et notamment de la politique russe en Afrique. Car, la manière de fonctionner de la Russie n’est pas la même que celle des Occidentaux par exemple.
A ce propos, la présence russe en Afrique reste inchangée. Mieux, elle ira crescendo du fait justement de la reconfiguration du paysage géopolitique mondiale qui se dessine avec l’entrée en force des puissances du Brics actuellement en sommet justement en Afrique. Que Prigogine ait été en bons termes ou pas avec Poutine n’est pas important. L’essentiel est de comprendre que la présence russe aussi bien sur les plans militaire, politique et économique ne va nullement fléchir en Afrique. Et que ce n’est pas l’affaire d’un homme mais d’un système. Et mieux, d’une ambition.
C’est pourquoi l’Afrique a tout intérêt à s’affirmer pour profiter davantage de la nouvelle situation géopolitique et géostratégique qui s’offre à elle. Il s’agit de traiter d’égal à égal avec tous les partenaires et de profiter de cette coopération dans l’intérêt exclusif des populations africaines. Et dans cette nouvelle donne, l’Afrique ne sera pas la chasse-gardée de qui que ce soit mais évitera aussi d’exclure qui que ce soit. Son choix sera guidé par la préservation de ses intérêts stratégiques.
Assane Samb