15 ans de travaux forcés et la réclusion à perpétuité, telles sont les peines que risquent Bitèye et son ami. Ils ont comparu, hier, à la barre de la chambre criminelle d’appel pour assassinat avec acte de barbarie, recel de malfaiteur. L’accusé principal avait tué le propriétaire d’un Porsche dans des conditions atroces avant le jeter dans un tunnel avec l’aide de son ami.
Une rocambolesque affaire d’assassinat avec acte de barbarie a été jugée, hier, à la barre de la chambre criminelle d’appel de Dakar. Il ressort des débats d’audience que le 9 mai 2011, la dame D. Ndiaye avait saisi la direction des investigations criminelles (Dic) suite à la disparition brusque de son mari. Elle a confié aux limiers que son époux avait rendez-vous avec un de ses clients qui devait acheter sa voiture de marque Porsche. C’est ainsi que les recherches ont été entamées et son téléphone a été localisé à Thiès. Poursuivant leur enquête, les limiers se sont rendus jusqu’à Thiès. Où étant, ils ont découvert le corps sans vie du messier dans un tunnel qui, était en état de décomposition avancée. Mieux, ils ont arrêtés le sieur Pape M. Bitèye qui était en fuite à la frontière Sénégal-Guinée Bissau. Soumis au feu roulant des questions, le mis en cause a soutenu qu’il voulait la voiture de la victime. C’est ainsi qu’il a ourdi un plan pour l’échanger avec 5 kg de cocaïne. Ainsi, a-t-il appelé la victime pour se présenter sur une fausse identité avant de lui proposer de venir à Thiès pour la transaction. Ce que ce dernier a catégoriquement refusé. Deux jours après, l’accusé s’est présenté vers les coups de 7 heures du matin dans le parking de la victime sous prétexte qu’il est le neveu de son client qui réside à Thiès. Sur ce, il a demandé à son interlocuteur de le suivre jusqu’à chez son mécanicien pour qu’il vérifie l’état du véhicule. Bitèye a accepté de le suivre sans ambages à Yarakh. Mais, il sera finalement conduit dans appartement où la victime sera surprise de dos par le mis en cause avant de l’assommer avec une barre de fer à la nuque. Pis, il a étranglé la victime avec sa cravate, scotché sa bouche avant de l’envelopper sur un drap puis dans un matelas. Pour se débarrasser du cadavre, il a fait appel à deux ressortissants guinéens qui ont pris la fuite dès qu’ils ont fait la découverte macabre. C’est sur ces intermédiaires qu’il a fait appel à son cousin Diassé qui habite à Thiès. Lorsque ce dernier est venu, ils ont transporté le corps sans vie à Thiès avant de le jeter dans un tunnel à ZAC.
Jugés en premier instance, le mis en cause a été condamné à la perpétuité pour assassinat avec acte de barbarie et son acolyte à 15 ans de travaux forcés pour recel de malfaiteur. Insatisfaits de ladite décision, les mis en cause avaient interjeté appel et l’affaire a été rejugée, hier, à la barre de la chambre criminelle d’appel. De son côté, Diassé a reconnu avoir aidé son cousin a transporté le corps mais, argue-t-il, ce dernier lui avait caché la vérité. « Mon cousin a dit au transporteur que c’était du poisson qu’il allait jeter pour des affaires mystiques », s’est-il défendu. Pour sa part, le principal accusé semble regretter son acte. « Je n’avais pas l’intention de le tuer. Tout ce qui m’intéressait c’était la voiture. On avait fait une avance de 5 millions et il restait 15 millions », a-t-il dit à la barre en rappelant aussi les conditions dans lesquelles il a tué la victime. Selon la femme de la victime quand il a appelé sur le téléphone de son mari, le mis en cause lui a dit que ce dernier était occupé et qu’il avait oublié son portable. « Il a aussi soutenu que mon mari avait une arme oui c’est vrai mais ce jour-là il l’avait laissé à la maison », a-t-elle indiqué. Prenant la parole en premier, l’avocat de Diassé a déclaré que son client regrette ce qui s’est passé. « Il a expliqué son rôle et il n’a absolument rien à gagner. Il l’a aidé par amitié. Les faits qu’il a commis son regrettable mais diminuer la peine à 10 ans. J’estime humblement qu’il a aidé un ami naïvement », a dit l’avocat qui a aussi demandé la relaxe pour association de malfaiteurs et le recel de malfaiteurs. Pour l’avocat de l’accusé principal, il reconnaît que son client n’est pas blanche comme neige mais on ne doit pas tout lui imputer. « Idiot, il a improvisé ses actes. Et, on ne peut parler de barbarie que si au moment où on l’enveloppait, la victime était vivante ». Invité à faire ses réquisitions dans cette affaire, le maître des poursuites a demandé la confirmation des peines. Les avocats des parties civiles ont abondé dans le même sens que l’avocat général. Les robes noires estiment que l’acte est lâche. L’affaire a été mis en délibéré pour jugement devant être rendu le 27 juillet prochain.