De toutes les nominations, ce sont celles de mercredi dernier qui ont suscité plus d’appréhensions de la part de nombre de sénégalais. Elles les conforte dans leur conviction que l’Etat-Pastef dont parlait Alioune Tine est en marche. En effet, on ne réinvente pas la roue. Sonko et Diomaye l’apprennent à leurs dépens. Eux qui avaient promis des ruptures systémiques se retrouvent pris au piège de recrutements politiques donc de complaisance avec des gens à des postes dont l’utilité est sujette à caution.
Ces nouvelles nominations de jeunes du mouvement Jeunesse patriotique du Sénégal (Jps), affilié au Pastef qui sont bombardés Chargés de mission à la Présidence soit ne vont rien faire soit ils seront dévolus à des tâches politiques. Ces derniers, actifs dans divers département du pays y compris les plus reculés comme Kédougou, Tambacounda, Koungheul, Bakel, etc. auront en charge , sans aucun doute « des missions politiques » dans un contexte électoral avec des législatives plus que décisives pour l’avenir du pays.
Une cinquantaine de Chargés de mission qui rappelle ces nominations de conseillers à la Primature. Une vingtaine, rapporte-t-on. Comme quoi, les vieilles habitudes ont la vie dure.
Le Sénégal, malheureusement, aura du mal à se départir de la politique alimentaire. Il est clair en effet que ceux qui s’engagent dans des partis politiques ou mouvements, le font simplement pour gagner des postes, des privilèges et assurer une ascension sociale certaine afin de plonger dans la bamboula et l’ostentatoire. Il y a peu d’exceptions comme Cheikh Anta Diop, si l’on interroge bien notre histoire de notre pays.
Senghor lui a tout proposé et il a tout refusé.
Tous ceux qui ne sont pas intéressés ont pris leur distance avec la politique. Celle-ci a été galvaudée pour devenir la « politique-business ». C’est en fait cela que ces nominations induisent. La logique est simple: Il faut entretenir et nourrir la clientèle politique pour lui permettre d’assumer les missions de massification du parti afin de s’assurer à gagner des élections. Là-dessus, point de rupture. Et ceux qui en rêvaient doivent encore patienter. Peut-être encore longtemps.
Toutefois, plus que tous les autres, ces pratiques risquent de coûter cher à ce régime qui avait convaincu beaucoup de sénégalais qu’il pouvait et qu’il allait procéder autrement.
Assane Samb