Traitement des cancers, chirurgie laparoscopique… le troisième épisode de Parlons Tech explore les technologies qui comptent changer la vie des soignants et des patients. Comment des robots peuvent-ils améliorer les procédures chirurgicales en toute sécurité ? À quoi ressemblera la médecine du futur ?
En service depuis deux jours à la clinique Maymard, ce nouvel appareil permet de réaliser des gestes précis et moins traumatisants. Un progrès dans la prise en charge des malades et un atout face au problème du manque de médecin. Les innovations technologiques dans le secteur de la robotique chirurgicale, et plus précisément les robots développés par deux pionniers français du secteur, Moon Surgical et Quantum Surgical. Moon Surgical a développé un robot baptisé Maestro, spécialisé dans la chirurgie mini-invasive, qui vient assister le chirurgien dans son intervention, par exemple pour soulever des tissus, ou tenir une caméra. Quant à Epione, le robot de Quantum Surgical, il accompagne les chirurgiens ou les radiologues interventionnels dans les ablations tumorales percutanées, c’est-à-dire dans les interventions visant à détruire une tumeur.
« L’inconvénient de la chirurgie laparoscopique pour les établissements de soins, c’est qu’elle augmente la complexité des interventions et demande de distribuer des fonctions à plusieurs personnes dans le bloc, en particulier celle de contrôler la vision du chirurgien, donc tout simplement de tenir la caméra pour le chirurgien, et celle d’exposer des tissus d’intérêt pour le chirurgien. Le robot permet au chirurgien d’être son propre assistant et de contrôler sa caméra et donc sa vision ainsi que sa pince, afin d’être plus en contrôle et en confiance dans son intervention. » Anne Osdoit
« L’objectif est d’assister le chirurgien, de l’aider, de lui permettre de réaliser de façon beaucoup plus efficace des actes qui requièrent en général une dextérité, un savoir-faire, une expérience que peu de praticiens maîtrisent. Dans notre cas, l’objectif est de favoriser un acte dit mini-invasif, qu’on appelle l’ablation percutanée et qui consiste à venir brûler localement une tumeur, ou plusieurs tumeurs. C’est donc une alternative extrêmement efficace par rapport à la chirurgie qui est extrêmement lourde. » Bertin Nahum
A Bastia, la robotique mise au service de la chirurgie de l’appareil digestif
Le nouvel équipement est entré en service mercredi. Selon la direction de l’établissement, il est le premier robot chirurgical implanté en Corse. Baptisé Da Vinci, il fonctionne grâce à des bras et des sondes articulés que le praticien commande à distance depuis une console. L’appareil reproduit et facilite ses gestes.
« Moins de risques de complications »
Des performances techniques qui permettent surtout, assure le professionnel, d’améliorer la prise en charge des malades en obtenant de meilleurs résultats en matière de suites opératoires : « On a des gestes plus précis donc moins traumatisants pour les patients, avec moins de douleurs postopératoires et moins de risques de complications. Ce qui a une conséquence importante : les durées d’hospitalisation peuvent être moins longues. Pour une sleeve gastrectomie (opération consistant à réduire la taille de l’estomac, ndlr), on peut par exemple réduire cette durée de deux jours à un jour. »
L’entrée en service de ce robot chirurgical a été précédée d’une période de formation de plusieurs mois à laquelle ont été associés les aides opératoires, infirmiers et anesthésistes appelés à intervenir à ses côtés aux côtés du docteur Luciani. La formation s’est notamment déroulée en Allemagne, en Suisse et en Belgique.
L’accompagnement de l’équipe médicale va d’ailleurs se poursuivre dans les semaines à venir à travers la présence, à Bastia, d’un formateur de l’entreprise Intuitiv, qui fabrique et commercialise l’appareil.