Lod , face à l’ampleur des tensions opposant Arabes et Juifs, l’état d’urgence a dû être décrété dans la ville judéo-arabe à la demande de son maire. Celui-ci s’est dit incapable de gérer la situation au milieu des synagogues et des voitures brûlées.
Lod Sur fond d’émeutes de grande ampleur de la minorité arabe qui ont éclaté dans la ville judéo-arabe , dans le centre d’Israël, le Premier ministre y a décrété ce mercredi l’état d’urgence, relate Haaretz. La veille, face aux violences contre la police de la minorité arabe locale, le maire Yair Revivo a déclaré être incapable de contrôler la situation qu’il qualifie d’«impensable» et a directement demandé à Benyamin Netanyahou d’y décréter l’état d’urgence, relate le Times of Israel.
Les violences ont éclaté dans la ville mardi lors des funérailles d’un Arabe tué la nuit précédente par un résident juif en marge d’une violente manifestation, rapporte Yediot Aharonot. Selon la police, citée par le média, un groupe de jeunes Arabes a jeté des pierres sur des voitures qui passaient et incendié des poubelles, puis ils ont été visés par des coups de feu tirés depuis un endroit indéterminé.
Des synagogues et des centaines de voitures ont été incendiées, déplore le maire, cité par le Times of Israel. «La guerre civile a éclaté à Lod.» Il a également demandé à ce que l’armée y soit déployée, car la police n’arrive plus à en venir à bout des émeutes. «C’est la nuit de Cristal à Lod», estime-t-il, en référence au pogrom nazi contre les Juifs du IIIe Reich en 1938. Selon lui, l’hôtel de ville et un musée ont également été attaqués.
Le Times of Israel a plus tard précisé qu’outre les dizaines de voitures, trois synagogues et de nombreux magasins ont été incendiés. Le commissaire de la police nationale, Kobi Shabtai, cité par le quotidien, a qualifié la situation de sans précédent. Ce mercredi, une forte présence policière est constatée dans la ville.
Les violences à Lod ne sont qu’un épisode de la vague d’affrontements qui fait rage en Israël depuis plus d’une semaine. Le conflit israélo-palestinien a connu un regain des tensions début mai à Jérusalem-Est. La justice israélienne a autorisé l’expulsion de familles arabes de cette partie de la ville occupée par Israël depuis 1967, illégalement selon le droit international.
Les hostilités se sont intensifiées lundi soir après que des militants palestiniens ont tiré des roquettes sur Jérusalem depuis Gaza. Le mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza, avait effectivement menacé d’attaquer Israël car des centaines de Palestiniens avaient été blessés lundi lors d’affrontements avec la police israélienne à Jérusalem. En réponse, Israël a effectué des frappes aériennes contre la bande de Gaza dans la nuit de mardi à mercredi, après la pluie de roquettes lancées vers plusieurs villes israéliennes, dont Tel-Aviv.
Selon le porte-parole de l’armée israélienne Jonathan Conricus, «plus de 1.000 roquettes» ont été tirées de Gaza depuis lundi soir, dont la plupart ont été interceptées par le bouclier antimissile Dôme de fer. Le nombre de victimes des deux côtés est pour l’heure estimé à 55. Le président israélien, Reuven Rivlin, a dénoncé mercredi un « pogrom » « impardonnable » dans la ville mixte de Lod, où un état d’urgence a été décrété après des émeutes nocturnes.