Un forum de plaidoyer sur le repositionnement du programme élargi de vaccination (PEV) a réuni les acteurs sanitaires. Le directeur de la prévention a annoncé que les régions de Dakar, Diourbel, Kaffrine, Kaolack, Louga, Saint-Louis et Thiès sont les plus performantes en matière de vaccination mais aucune région n’a atteint une couverture de 90% pour la première dose et la deuxième dose de rougeole, sauf la région de Thiès. Les régions de Matam et Sédhiou sont les moins performantes.
Lancé dans les années 1974 grâce à une rencontre de l’OMS, de l’UNICEF, le CDC Atlanta et même de Rotary. Le programme élargi de vaccination a été initié au Sénégal en 1979 avec 7 maladies. Selon le directeur de la prévention, Dr Mamadou Ndiaye, le PEV suit, actuellement 13 maladies évitables par la vaccination. « Sa mission essentielle est la réduction de la morbidité et de la mortalité liées aux maladies évitables par la vaccination. C’est un instrument de soin dans la lutte contre les maladies. Il a permis le recul de la plupart des maladies et voire même l’éradication de certaines notamment la variole », dit-il. Et de poursuivre : « Son repositionnement du PEV s’explique par les cinq principes des soins de santé primaire qui reposent sur l’éducation, la prévention, une technologie appropriée, l’action multisectorielle et la participation communautaire ». Il indique que chaque type de soins vise à prévenir la maladie, à promouvoir la santé, et la vaccination est donc une composante essentielle citée parmi les huit composantes des soins de santé primaire. « Le PEV est le seul programme à aller sur l’élimination voire l’éradication. Il a eu un fort impact pour la réduction de la mortalité infantile », rassure-t-il. Il laisse entendre que les objectifs du programme sont de vacciner au moins 90% des enfants, 0 à 23 mois, pour tous les antigènes au niveau national, 90% des filles âgées entre 9 et 13 ans contre le papillomavirus et les femmes enceintes ou en âge de reproduction contre le tétanos néonatal. «Les régions de Dakar, Diourbel, Kaffrine, Kaolack, Louga, Saint-Louis et Thiès sont les plus performantes en matière de vaccination mais aucune région n’a atteint une couverture de 90% pour la première dose et la deuxième dose de rougeole, sauf la région de Thiès. Les régions de Matam et Sédhiou sont donc les moins performantes », fait-il savoir. Et d’ajouter : «Les faibles couvertures que nous avons eues, c’est dans l’hépatite, le virus du papilloma, la rougeole et le vaccin contre le virus. Quatre régions, Louga, Dakar, Kaffrine et Saint-Louis ont une couverture pour la première dose de vaccin contre le papilloma qui est supérieur ou égal à 80%, c’est-à-dire également une percée notable. Alors, les défis que nous avons, c’est le manque de couverture vaccinale. C’est la pérennisation du financement, notamment l’achat des vaccins. Nous élargissons les cycles parce que nous avons besoin de rappels ».
Ces acteurs font face à la persistance des refus, la lutte contre les rumeurs et la désinformation. «Il nous faut aller peut-être vers l’adoption d’une loi sur la vaccination qui est importante même en cas d’épidémie avec les refus. Il faut offrir la vaccination à tous les cycles, y compris les derniers enfants et aux derniers kilomètres, c’est-à-dire que les enfants d’accès difficile. L’éradication de la polio, nous devons la consolider. Aller à l’élimination de la rougeole qu’elle ne soit plus un problème de santé pour nous », lance-t-il. Il invite à un accompagnement et une synergie dans la mobilisation des acteurs et des leaders locaux. Sur cette liste, il y ajoute un accompagnement pour la recherche du financement domestique et local, dans la gouvernance et la gestion locale du programme. « La vaccination est un bien public et nécessite une augmentation soutenue de la demande et un accompagnement à tous les niveaux. Ces acquis malheureusement ne sont pas durables et exigent un éternel recommencement », conclut-il.
NGOYA NDIAYE
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