Afin de limiter ses émissions polluantes, la Finlande souhaite augmenter la part du nucléaire dans sa production d’énergie. Même les écologistes approuvent.
magine-t-on Nicolas Hulot, Yannick Jadot, ou encore la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili militer pour plus de nucléaire ? Évidemment non. Ils sont contre, parfois « pour », mais seulement parce qu’ils font partie d’un gouvernement qui n’écarte pas cette option. Mais, surtout, pas question de défendre une énergie qui n’émet pourtant pas, ou si peu, de CO2. En Finlande, le débat a eu lieu. À l’automne, les écologistes ont tranché. Alors qu’il a longtemps été opposé à l’atome, au point de quitter la coalition gouvernementale, le puissant parti Vert a dit son soutien au nucléaire pour limiter les émissions de CO2. « Les Verts ne sont pas catégoriquement contre la construction de petits réacteurs nucléaires comme moyen de lutter contre le changement climatique », a assuré la présidente du parti écologiste, par ailleurs ministre de l’Intérieur, Maria Ohisalo.
Sa déclaration n’est pas un coup d’éclat isolé. De nombreux candidats Verts aux municipales, prévues en avril, ont signé une déclaration qui appelle les villes de Finlande à s’intéresser aux SMR (de petits réacteurs modulaires), afin de remplacer le fuel ou le charbon comme mode de chauffage urbain. Le programme national des Verts, par ailleurs, promeut désormais la recherche de « toute solution », y compris nucléaire, pour réduire la consommation de charbon et pétrole.