Selon les résultats d’un essai clinique dévoilés lundi, une quarantaine de tétraplégiques ont regagné en partie la maîtrise de leurs bras ou de leurs mains grâce à un dispositif développé par la société suisse Onward Medical, composé d’électrodes posées sur la peau, autour de leur moelle épinière abîmée.
Ce qui n’était jusqu’alors qu’une expérimentation limitée pourrait bientôt bénéficier à davantage de paralytiques dans la vie courante. Une quarantaine de tétraplégiques ont regagné en partie la maîtrise de leurs bras ou de leurs mains grâce à des électrodes posées autour de leur moelle épinière. Détaillés, lundi 21 mai, dans la revue Nature Medicine, ces résultats démontrent, selon les conclusions de l’article, « la sécurité et l’efficacité » d’un dispositif consistant à poser des électrodes sur la peau de tétraplégiques autour de l’endroit où leur moelle épinière a été abîmée par un accident.
Au total, une quarantaine de ces paralytiques ont à la fois regagné de la force et de la capacité à faire fonctionner leurs bras ou leurs mains, après deux mois de thérapie via ce dispositif. Celui-ci, promu par la startup Onward, « pourrait changer la donne pour la majorité des patients atteints d’une lésion de la moelle épinière », a assuré le chercheur américain Chet Moritz, qui a mené cette étude, lors d’une conférence de presse organisée par Nature.
Ces recherches s’inscrivent dans un champ qui a connu des avancées majeures depuis plusieurs années. Il s’agit de permettre à des paralytiques de bouger à nouveau, à l’aide d’une stimulation électrique de leur moelle épinière.
Plusieurs patients sont ainsi déjà parvenus à remarcher durablement grâce à un implant placé directement sur leur moelle épinière. De prime abord moins spectaculaires, les résultats annoncés lundi seraient toutefois en mesure de changer tout autant, voire plus, la vie de certains patients à court terme.
« Tout le monde croit (…) qu’on voudrait juste marcher à nouveau », a expliqué, lors de la même conférence de presse, la journaliste britannique Melanie Reid, paralysée après une chute de cheval voici une quinzaine d’années. « Mais, pour un tétraplégique, le plus important, c’est de se servir de ses mains », a témoigné Melanie Reid qui, après avoir bénéficié de ce dispositif, est désormais en mesure de faire défiler une page sur un écran de téléphone.
Simple d’utilisation
Ce système est aussi intéressant d’un point de vue pratique. Il nécessite de poser un boîtier sur la peau, et non d’implanter des électrodes via une opération chirurgicale.
Un implant, une piste également explorée par Onward, serait probablement plus efficace mais aussi plus complexe d’utilisation.
Et le boîtier ne nécessite pas d’être posé en permanence pour être bénéfique : il a été expérimenté au cours de séances d’une heure chacune. Au fil du temps, ses effets semblent perdurer car il contribue à développer de nouvelles connexions entre le cerveau et les membres atteints.