En Ethiopie, la guerre qui sévit au Tigré reste le principal responsable d’une alarmante hécatombe de bébés. Naissances prématurées, pneumonie ou coqueluche, les nouveaux nés sont exposés à d’innombrables maladies, le conflit ayant coupé l’accès à la plupart des soins médicaux .
Le Dr Bereket Berhe, pédiatre à l’hôpital central d’Ayder, est préoccupé par l’augmentation significative du taux de mortalité infantile, observée récemment dans cette région: « On peut dire que la mortalité des moins de cinq ans pendant la guerre a doublé par rapport à l’avant-guerre. Le nombre de décès d’enfants dans les 28 premiers jours de vie, a également quadruplé par rapport à la période d’avant-guerre, passant de 10, à environ 36, selon des études menées dans le Tigré en 2020 ».
Dans cette guerre qui oppose l’État fédéral éthiopien à la province rebelle du Tigré, la famine est devenue une arme de guerre. Le Tigré est soumis depuis plusieurs mois à un blocus militaire et humanitaire, et sa population, prise en étau par les deux camps, meurt lentement de faim. C’est Redwan Hussein, conseiller à la Sécurité nationale du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui l’a annoncé, ce mercredi 5 octobre : Addis-Abeba a « accepté » l’invitation de l’UA à des pourparlers prévus ce week-end en Afrique du Sud. Le chef des rebelles du Tigré, Debretsion Gebremichael, s’est lui aussi dit « prêt » à envoyer des négociateurs. Selon une lettre adressée aux deux parties par le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, ces négociations ont pour but de travailler à la résolution d’un conflit qui dure depuis près de deux ans.
« [L’UA] a envoyé une invitation à des discussions de paix. Le gouvernement de l’Éthiopie a accepté cette invitation, dans la lignée de notre position de principe concernant la résolution pacifique du conflit et la nécessité de discussions sans conditions préalables », a indiqué Redwan Hussein, mercredi matin, dans un tweet.