Le Président de la République a accordé, ce vendredi, une interview à la chaîne France 24. En marge de cet entretien, plusieurs sujets importants comme l’éventualité d’une poursuite judiciaire contre l’ancien Président Macky Sall, la relation du Sénégal avec la France ou encore l’histoire de la dette cachée ont été abordés.
C’est un Président Diomaye Faye calme et serein qui a fait face au journaliste du média France 24 ce vendredi. À New York où il séjourne actuellement, le chef de l’État a répondu aux questions de notre confrère. Interrogé sur la possibilité de poursuivre en justice son prédécesseur Macky Sall pour haute trahison, le chef de l’État a fait dans la diplomatie en disant vouloir laisser la justice faire son travail avec sérénité. « Je fais toujours la différence entre faire la justice et rendre la justice. Rendre la justice suppose respecter la présomption d’innocence de chacun, respecter ses droits à une défense libre et lui assurer un procès juste et équitable. C’est ce à quoi nous nous en tenons au Sénégal, quel que soit le citoyen concerné. Ce sont les règles de procédures et le droit sénégalais qui vont s’appliquer », a-t-il déclaré. Poursuivant dans ce même registre, Bassirou Diomaye Faye soutient qu’il ne saurait y avoir de présomption de culpabilité sur personne. Selon lui, « chacun est maintenant libre d’exprimer ses opinions, mais quand la justice va se prononcer, quel que soit le cas, elle le fera de manière sereine, sur la base de preuves matérielles qui seront versées devant un juge indépendant et libre ».
Revenant sur la question de la dette supposée cachée, le Président de la République n’y va pas par quatre chemins. Bassirou Diomaye Faye pointe du doigt la négligence du Fonds Monétaire international. « En 2018, j’avais écrit une lettre qui avait été portée par le seul député que nous avions à l’époque, l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko, qui a été remise au FMI alertant sur le dépassement sur les ressources extérieures. A l’époque, le montant n’était que de 236 milliards. Le FMI non seulement ne nous avait pas répondu, mais n’avait pas fait les diligences normales pour mettre un garrot sur ces pratiques. Six ans plus tard, je suis devenu président de la République et j’ai demandé l’application de la loi portant code de transparence dans les finances publiques », a-t-il laissé entendre. Dans la même veine, le chef de l’État estime que le gouvernement du Sénégal a fait tout ce qu’il devait faire concernant cette supposée dette cachée et qu’il appartient maintenant au FMI de faire les démarches additionnelles qui le rassurent. Néanmoins, le Président invite l’institution financière à presser le pas pour, dit-il, qu’ils puissent savoir sur quel pied danser et que les partenaires qui attendent son signal sachent aussi à quoi s’en tenir.
Abordant la relation actuelle du Sénégal avec la France, Bassirou Diomaye Faye l’a qualifiée de « sereine ». Le Président dit toujours considérer l’ex puissance coloniale comme un partenariat signifiant. « J’ai toujours considéré que la France était un partenaire important pour le Sénégal, avec une présence économique significative et des investissements majeurs. Alors que nous diversifions nos partenariats, nous ne pouvons pas nous permettre d’en perdre par excès de radicalisme », a-t-il expliqué. D’ailleurs, un séminaire intergouvernemental entre les deux pays est prévu au mois de novembre, d’après lui. Le chef de l’État a, cependant, précisé que le Sénégal est ouvert à tout partenaire et est prêt à faire des affaires avec tout le monde. Toujours dans cette relation avec la France, Diomaye Faye a indiqué attendre de cette dernière un accès complet aux archives sur le massacre de Thiaroye, mais aussi des excuses officielles suivies de réparations symboliques.
EL HADJI MODY DIOP
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