Le deuxième coup de force militaire conduit en neuf mois au Mali prend une nouvelle dimension : la Cour constitutionnelle malienne a déclaré, vendredi 28 mai, le colonel Assimi Goïta chef de l’Etat, et président de la transition censée ramener les civils au pouvoir.
Un arrêt de la cour stipule que le vice-président de la transition, le colonel Goïta, « exerce les fonctions, attributs et prérogatives de président de la transition pour conduire le processus de transition à son terme », et qu’il portera « le titre de président de la transition, chef de l’Etat ».
La Cour constitutionnelle en arrive là après avoir constaté la « vacance de la présidence » consécutive à la démission de celui qui était jusqu’alors le président de la transition, Bah Ndaw.
Le colonel Goïta, homme fort du Mali depuis le coup d’Etat qu’il a mené le 18 août 2020 avec un groupe d’officiers, avait fait arrêter lundi le président Bah Ndaw et le premier ministre Moctar Ouane, cautions civiles de la transition ouverte après le putsch. Assimi Goïta avait annoncé mardi les avoir démis de leurs charges. Leur mise à l’écart a ensuite été présentée comme une démission, sans qu’on sache si elle était volontaire.