Illustration (des migrants en mer)

Emigration : La Covid-19 ne fait pas reculer les candidats au départ

La recrudescence des tentatives de départ vers l’Europe de la part de jeunes déterminés sur des pirogues de fortune a été observée ces derniers temps.

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Une fois le Magal de Touba passé, ces candidats qui veulent à la fois avoir Bamba et le toubab se sont bousculés dans des pirogues en destination des côtés européennes. Certains d’entre eux ont d’ailleurs été arrêtés avant qu’ils ne soient bien loin.                       

La problématique de l’immigration clandestine se pose au Sénégal et aux Etats africains avec acuité.

Rien ne semble pouvoir arrêter ces jeunes, même pas la Covid-19 dont une seconde vague a été observée dans certains pays européens.

Une situation inquiétante pour laquelle tout le monde est coupable. D’abord nos autorités publiques incapables de mettre en place des politiques viables pour offrir à la jeunesse de vraies alternatives.

Les politiques de jeunesse existent dans des pays comme le Sénégal mais elles sont politisées et ne s’ouvrent pas à la grande masse.

Les pouvoirs publics africains utilisent l’essentiel de leurs budgets à des dépenses de fonctionnement avec des institutions et des postes destinés à caser une clientèle politique.         

Ensuite, les parents et les jeunes eux-mêmes. Certains parents sont bien complices de leurs progénitures et vendent leurs biens pour les faire voyager.

D’autres par contre ne sont même pas au courant des démarches de leurs enfants.

Ces derniers ne sont pas toujours dépourvus de ressources financières. Contrairement à ce que l’on peut croire, beaucoup de candidats au départ ont déjà un travail et sont bien énumérés.

Mais, l’attrait de l’Europe est tel qu’ils pensent s’en sortir davantage mieux en émigrant. Ce qui est bien sûr, une fausse idée.   

Enfin, il y a les Modou-Modou eux-mêmes. Ces immigrés bien installés dans leurs pays d’accueil, développent de nombreuses stratégies pour montrer qu’ils ont réussi et cela participe à amplifier le phénomène.

Cela va de l’habitation souvent construite à côté des routes à la façon de s’habiller, de se comporter.                           

En somme, plusieurs facteurs contribuent à la propagation de ce phénomène. A côté de cela, il existe des facteurs liés aux pays développés eux-mêmes, à leurs politiques de coopération avec les États pauvres, à la politique d’endettement, la détérioration des termes de l’échange, etc.

Quand les pays développés ne se soucieront que de s’enrichir sur le dos des autres et d’imposer leurs modes de vision du monde, ils auront les immigrés du monde entier dans leurs rues.

Un maximum d’équité est à promouvoir au niveau mondial pour que les États faibles ne soient pas toujours écrasés et leurs ressortissants condamnés à vivre dans la misère.

Au lieu de mener des politiques en amont comme Frontex, il serait mieux de revoir toute l’articulation de leurs relations avec le reste du monde.

Ainsi, si chacun s’y met, ce phénomène pourra être, à terme, jugulé.                         

Assane Samb

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