Les investitures pour les législatives ont révélé leurs secrets pour les coalitions en présence. Dans la coalition au pouvoir, certains alliés sont loin d’être satisfaits des positions qui le leur ont été réservées.
L’Alliance pour la république (APR) s’est arrogé l’essentiel des positions favorables laissant certains, amers. Une situation qui ne sera pas sans conséquences. Surtout au regard du contexte. En effet, la présidentielle, c’est dans quelques mois et nombre de partis alliés ne souhaiteraient pas, alors, rester sans candidats. Et ceci d’autant plus vrai que le leader de la coalition a mis peu de monde dans les secrets des dieux s’agissant de sa participation ou non.
Alors, des partis bien structurés et fonctionnels depuis longtemps comme le Ps, l’Afp, Rewmi et autres comme la Ld et le Pit, ne peuvent pas rester les bras croisés et attendre de devoir suivre un candidat-fantôme. Il faudra se décider à envisager d’aller à la conquête du pouvoir. Et cela, beaucoup de partis politiques et de mouvements vont le faire d’autant plus qu’avec ses investitures pour les législatives, le compagnonnage a fini de les affaiblir gravement. Plus que les locales, ces législatives vont permettre aux différents segments de cette coalition qui a battu des records de longévité, de revoir leurs positions.
En clair, Benno va difficilement survivre aux législatives. Car, après, c’est le vide, le flou. Et aucun parti sérieux ne peut ainsi confier son destin au hasard des humeurs d’un Chef qui dirige dans la solitude et conserve, jalousement, un agenda caché. On me dira que d’autres coalitions comme Yewwi Askan Wi pourraient connaître le même sort. Ce qui est du reste vrai. Mais Macky mise particulièrement sur la majorité élargie pour que son parti reste aux commandes qu’il soit candidat ou pas. Et pour cela, il aura encore besoin de ses alliés. Mais, à ce moment-là, ce sont ces derniers qui risquent de ne plus avoir besoin de lui. Car, dès que le navire prend de l’eau, les ras sautent… Il s’y ajoute le fait qu’à la tête de ces partis, il y a des changements importants. Tanor, Dansokho et autres nous ont quittés. Bathily a pris sa retraite et Niass s’apprête à le faire. Et le contexte ne sera plus le même.
Macky ne baisse pas pour autant les bras et continue les ‘’recrutements’’ politiques. Mais la question est de savoir si les nouveaux arrivants dont la liste est certes longue vont suffire à suppléer le vide que les anciens alliés vont laisser ? Rien n’est moins sûr. Car, tout indique Benno, faute de disparaître, a inscrit ses plus belles pages avec tous ses leaders charismatiques qui ont accompagné le Président Sall.
Mais, l’avenir est moins radieux. Déjà avec les frustrés des investitures pour les législatives, quelques remous pourraient même naître avant l’heure. Et malgré les décrets et autres sinécures, les partis et mouvements concernés pourraient vraiment envisager l’avenir et tendre vers l’autonomisation.
Toutefois, le Président de la coalition pourrait également mettre à profit ses prérogatives de nommes aux emplois civils et militaires et remettre en selle la collaboration avec le nouveau gouvernement où il y a beaucoup de postes à pourvoir. Mais même là, la mayonnaise ne pourrait pas prendre de la même façon qu’en 2011 du fait justement de la perspective de la présidentielle de 2024 et l’ambigüité qui entoure le mandat du Président de la République. Car, aucun parti digne de ce nom ne saurait croiser les bras et attendre tranquillement qu’il se prononce certainement à la dernière minute sur cela pour savoir la position à adopter. Ce ne serait pas responsable. C’est pourquoi, Benno qui aura fait son temps, devra se réinventer ou disparaître même si Macky a aussi ses inconditionnels notamment certains alliés de Macky2012.
Assane Samb