Le domicile du chef du Hamas ciblé: Dimanche, 17 Palestiniens ont été tués dans l’enclave, selon les autorités locales, portant le bilan à 174 morts , parmi lesquels 47 enfants – depuis une semaine. En Israël, dix personnes ont été tuées par des tirs de roquettes.
Sept jours après le début d’un nouvel épisode d’escalade de violences entre Israël et le mouvement islamiste du Hamas, les bombardements de l’armée israélienne se poursuivent à Gaza.
Les tractations diplomatiques s’intensifient dimanche 16 mai alors que le Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU) doit se réunir en début d’après-midi.
Dimanche, 17 Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens, a rapporté le ministère de la santé de l’enclave. Le dernier bilan palestinien dressé dimanche a fait état de 174 morts – parmi lesquels 47 enfants – et 1 200 blessés, à Gaza depuis lundi. En Israël, dix personnes ont été tuées, dont un enfant, et 540 ont été blessées.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s’est dit « consterné » par le « nombre croissant de victimes civiles » et « profondément perturbé » par une attaque israélienne contre le bâtiment abritant des médias à Gaza.
De son côté, un émissaire américain, Hady Amr, doit rencontrer dans la journée des dirigeants israéliens à Jérusalem et des responsables palestiniens en Cisjordanie occupée. Mardi 18 mai, les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne se réuniront en urgence, a annoncé dimanche Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. « La violence doit cesser maintenant », a déclaré la diplomatie européenne dans un communiqué.
De son côté, le pape François a exprimé sa « profonde préoccupation » face au nouveau cycle de violences. La solution doit être trouvée « avec l’aide de la communauté internationale » afin d’arrêter ce « crescendo de haine et de violence qui constitue une grave blessure à la fraternité, difficile à guérir si l’on ne s’ouvre pas au dialogue », a fait valoir le pape après sa prière dominicale de l’Angélus.
Dimanche 16 mai au matin, l’armée israélienne a affirmé dans un communiqué avoir mené un bombardement contre le domicile de Yahya Sinouar, le chef du Hamas, dans la ville Khan Younès, située dans le sud de la bande de Gaza. Le communiqué ne précise cependant pas si M. Sinouar était présent lors du bombardement.
Le raid aérien a été mené au lendemain de bombardements à Gaza ayant fauché la vie de civils et pulvérisé les locaux de médias internationaux, et de tirs de salves de roquettes vers Israël. L’armée « a attaqué le domicile de Yahya Sinouar et de son frère, un militant terroriste », a écrit celle-ci sur Twitter, en publiant également une vidéo montrant une maison détruite dans un nuage de poussière, information confirmée par des sources de sécurité palestiniennes.
לפני זמן קצר, מטוס קרב תקף את ביתו של מפקד גדוד כפר ג'בליה בארגון הטרור חמאס, ממנו פעלה תשתית צבאית לניהול לחימה pic.twitter.com/tDeen9063R
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) May 16, 2021
En mars, Yahya Sinouar avait été réélu à la tête du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants sous contrôle du mouvement islamiste et sous blocus israélien depuis 2007. Emprisonné pendant plus de vingt ans par Israël et libéré à la faveur d’un échange de prisonniers, Yahya Sinouar a été élu à ce poste en février 2017.
L’armée israélienne, qui a déclaré dimanche avoir ciblé 90 positions du Hamas et du Jihad islamique au cours des dernières vingt-quatre heures, a également affirmé que 120 roquettes avaient été tirées depuis Gaza dans le même temps, parmi lesquelles plusieurs dizaines avaient été interceptées par le système de défense Dôme de fer. Israël accuse le Hamas et ses alliés d’avoir tiré environ 3 000 roquettes depuis lundi.
Dimanche, un responsable de l’Agence France-Presse dans la région, Sylvain Estibal, a annoncé que l’agence de presse allait accueillir dans ses locaux de Gaza les journalistes d’Associated Press et Al-Jazira, dont l’immeuble a été détruit la veille dans un bombardement mené par l’armée israélienne, laquelle arguait que le bâtiment abritait des combattants du Hamas.
« L’armée a prévenu le propriétaire de la tour dans laquelle AP a ses locaux qu’elle serait ciblée », avait écrit sur Twitter un journaliste de l’agence AP peu de temps avant. Dans la semaine, deux immeubles où se trouvaient les bureaux de plusieurs médias étaient également partis en fumée. Selon France Inter, Israël interdit toujours l’accès à la bande de Gaza aux médias internationaux