Les personnes inculpées dans l’affaire de la tuerie des quatorze bûcherons en 2018 dans la forêt de Bofa Bayotte, encourent la prison à perpétuité.
Les détenus arrêtés après la tuerie de Bofa Bayotte, risquent gros. Le parquet a requis, ce mercredi, la réclusion à perpétuité contre onze des treize accusés. Ils sont poursuivis pour associations de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et détention d’armes à feu sans autorisation. Le procureur Ismaïla Diallo s’est lancé dans un réquisitoire au cours duquel il a tenté de prouver la culpabilité de chaque accusé, chacun selon son niveau de responsabilité. «La tuerie de Boffa est bien un assassinat, un acte planifié, mûri et très réfléchi », a lancé le procureur. «La peine capitale est abolie au Sénégal. C’est pourquoi je demande la réclusion criminelle à perpétuité », a-t-il plaidé. Le parquet a, dans le même temps, réclamé le maintien du mandat d’arrêt international décerné au chef rebelle, César Atoute Badiate.
Les mis en cause comparaissent depuis le 21 mars à la barre de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Ziguinchor pour association de malfaiteurs, participation à un évènement insurrectionnel, assassinat, tentative d’assassinat, séquestration ayant entraîné la mort. Le vol en réunion avec usage d’arme et de violence, détention illégale d’arme de la première catégorie, complicité d’assassinat, figurent, entre autres, parmi les chefs d’accusation. La chambre criminelle a enregistré, le même jour, les plaidoiries des avocats de la partie civile après l’audition des témoins et des accusés qui a pris une dizaine de jours.
La partie civile réclame 20 millions Fcfa
Au cours de leur plaidoirie, les avocats de la partie civile ont réclamé 20 millions de francs CFA de dommages intérêts pour chacune des 14 victimes enregistrées dans cette affaire, apprend-on auprès de de l’APS. Mes Demba Ciré Bathily, Moustapha Mbaye, Ndiogou Ndiaye et Birahim Guèye, qui constituaient le pool d’avocats de la partie civile, sont longuement revenus sur plusieurs détails incriminant les accusés. «L’assassinat est la pire des choses, dans la mesure où elle atteint la sacralité de la vie humaine », a fulminé Me Demba Ciré Bathily, dénonçant le fait que « pendant quatre années, les bourreaux se sont fait passer comme les véritables victimes ». Ils ont bouclé leur plaidoirie en réclamant une somme de 20 millions francs CFA pour chacune des personnes tuées, chaque blessé, chaque famille victime et chaque personne constituée partie civile.
René Capain Bassène et Cie, pour rappel, avaient été arrêtés suite au massacre de quatorze bûcherons retrouvés morts, le 6 janvier 2018, dans la forêt classée de Boffa Bayotte, à Ziguinchor, non loin de la frontière avec la Guinée-Bissau. À cet effet, 12 personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête ont été libérées en janvier dernier. Tandis que 10 ont obtenu un non-lieu et 2, une liberté provisoire.