Macky en opération séduction à Paris

Macky Sall, qui  participe à l’Université d’été du Mouvement des entreprises de France (Medef) a non seulement vendu l’image du Sénégal mais il a défendu tout un continent.  Le chef de l’Etat sénégalais, qui s’exprimait devant 2000 chefs d’entreprises, a exposé les raisons d’investir au Sénégal.

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A l’hippodrome de Longchamp, ce jeudi 27 août, les paris sur l’avenir ont remplacé les paris sportifs. L’allègement conséquent de la dette publique africaine, la relance de l’économie nationale et africaine, optimisme et confiance ont été les chevaux de course de Macky Sall, lors de son intervention, devant un parterre de sommités du monde économique.

Au rendez-vous annuel des entreprises, rebaptisé cette année REF (Renaissance des entreprises), le climat économique qu’on dit morose et la crise sanitaire ne semblent pas pour autant affecter la confiance du président de la république du Sénégal, bien au contraire. Macky Sall croit plus en l’avenir qu’à une crise économique dévastatrice. 

Dans son speech, le Président Sall pense qu’il «  urge de repenser notre modèle de développement, d’apprendre de nos erreurs, de redéfinir l’ordre des priorités et de redonner sens à l’économie réelle, en investissant plus et mieux dans l’agriculture, l’énergie durable, les infrastructures, la santé, l’éducation et la formation, afin de réaliser un développement compatible avec le bien-être de l’homme intégral. »

«Devant cette pandémie inédite, l’Afrique, par son expérience des épidémies, par la jeunesse de sa population et les mesures préventives précoces, se montre résiliente et combative, déjouant ainsi les sombres pronostics qui prédisaient une hécatombe sur le continent », fait-il remarquer, optimiste.

Il cite l’exemple du Sénégal qui a fait face à la crise dans le cadre d’un Programme de Résilience économique et sociale (PRES) à hauteur de 1,64 milliard de dollars, financé par l’Etat, avec l’appui de partenaires au développement et de donations volontaires.

Aussi a-t-il lancé un plaidoyer pour un allègement conséquent de la dette publique africaine et un réarrangement de la dette privée selon des modalités à convenir. Ce, afin de permettre aux pays africains de disposer d’espaces budgétaires. En effet, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. « Je note ainsi, que la règle sacro-sainte de discipline budgétaire selon laquelle le déficit annuel ne doit pas excéder 3% du PIB est aujourd’hui écartée pour faire face à la crise.

Plaidoyer pour un réarrangement de la dette

C’est pourquoi, Macky Sall demande de reconsidérer la question de l’allègement du fardeau de la dette, pour accompagner l’Afrique dans ses efforts de résilience et de reprise de sa trajectoire d’émergence post COVID. « Au demeurant, avec un montant de 365 milliards de dollars, la dette africaine ne représente que 2 % du volume de la dette mondiale », a-t-il indiqué, non sans rappeler également que depuis plusieurs années, l’Afrique affiche régulièrement des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale.

Il a salué le rôle du Président Emmanuel Macron qui, dit-il, a contribué à l’adoption par le G20 d’un moratoire sur le service de la dette jusqu’à la fin de l’année 2020.

« C’est une mesure appréciable, mais certainement insuffisante compte tenu de l’impact de la crise sur nos économies», a-t-il ajouté.

Ainsi, il note que la règle sacro-sainte de discipline budgétaire selon laquelle le déficit annuel ne doit pas excéder 3% du PIB est aujourd’hui écartée pour faire face à la crise.

« Avec un montant de 365 milliards de dollars, la dette africaine ne représente que 2 % du volume de la dette mondiale. L’Afrique affiche régulièrement des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale », a rappelé Macky Sall.

Macky, l’avocat de tout un continent

Le chef de l’État a vendu l’image du Sénégal et de tout un continent (africain) et d’une Afrique émergente loin des « stéréotypes.»

Il renseigne que les pays africains sont en grande majorité dans une dynamique de construction et de progrès.

 « Ces pays sont stables. Les Gouvernements sont à la tâche. Il y a une jeunesse instruite, créative, qui entreprend et qui réussit ; des millions d’hommes et de femmes qui travaillent, qui investissent, qui créent des emplois et de la richesse. L’Afrique émergente est loin des stéréotypes qui la présentent comme la face obscure de l’humanité et le risque d’y investir n’est pas plus élevé que dans beaucoup d’autres régions du monde », explique-t-il. Aux partenaires publics et privés, le président de la République du Sénégal leur demande de poser un nouveau regard sur l’Afrique et les africains.

« Ceux qui continuent de percevoir et d’analyser les dynamiques africaines à travers des paradigmes et des paramètres périmés, risquent d’être surpris et en retard sur les rendez-vous de demain. »

Car, a-t-il souligné, « pour une économie mondiale essoufflée, l’Afrique en construction est une source d’opportunités et d’investissements. C’est aussi un acteur qui demande des rapports de partenariat plus qualitatifs, plus justes et plus équitables, pour une croissance et une prospérité partagée ».

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