Chercher des arguments à l’étranger pour valider le « Oui ». Les juristes français semblent avoir la science infuse en la matière. Avec le choix de Macky Sall pour s’approcher d’un français pour « valider » sa candidature, des analystes estiment qu’il est dans une bataille d’opinion.
Macky Sall lui suit la même voie et s’attache les services d’un juriste français pour en savoir davantage à propos de sa candidature. La Figaro qui a vendu la mèche a écrit dans ses colonnes que : « le chef de l’Etat a consulté Guillaume Drago, un juriste français de 62 ans, professeur agrégé de droit public à Paris II Panthéon et ancien directeur de l’Institut Cujas. Selon Drago, la révision constitutionnelle de 2016, qui a réduit la durée du mandat présidentiel, a posé de nouveaux principes pour l’élection. Il souligne également que, dans une consultation préalable, le Conseil constitutionnel estime que « le mandat en cours du président de la République (en l’occurrence le premier mandat de Macky Sall) est hors de portée de la loi nouvelle ». Une démarche qui a soulevé l’ire de quelques analystes politiques. Mais la question qui taraude bien les esprits est de savoir si Macky avait besoin d’aller chercher aussi loin pour « valider » sa candidature.
En en croire Mamadou Sy Albert c’est déplorable car ceux qui ont écrit la Constitution du pays « ce sont des universitaires du pays et ils sont là. « Il faut le dire car ces gens-là sont toujours là et c’est gênant que Macky Président de l’Union africaine qu’il était demande l’avis d’un juriste français quelle que soit la raison. Il existe des juristes en Afriques aussi », regrette-t-il.
Pour l’analyste, Macky est dans une position de calculs sachant qu’en France beaucoup de partis de l’opposition son entrain de dénoncer ce qui se passe au Sénégal. « Macky cherche des souteneurs dont des juristes pour l’appuyer et la France n’est plus d’accord et il est dans cette bataille d’opinion dans l’élite française et aussi dans celle politique. C’est dommage mais il aurait dû consulter les sénégalais au pire des cas des africains pour ne pas tomber dans le piège de la dépendance française. Pour Babacar Fall Coordonnateur du Groupe de recherche et d’appui à la démocratie participative et à la bonne gouvernance (Gradec) « seul le peuple est légitime. » « Avec cette démarche de Macky à consulter un juriste français, d’aucuns pensent que c’est une démarche qui vise essentiellement à forcer sa candidature », ajoute-t-il. Selon le Dr le Abdou Khadre Sanogo, en 20212, deux séminaires avaient eu lieu à Dakar. D’une part avec l’opposition et d’autre part avec le régime de Wade avec des juristes. Cela risque d’être incongru et Macky risque de commettre la même erreur que Wade ?
Cependant selon le Gradec avec Babacar Fall, il existe deux aspects déterminants. « La Constitution estime que cette question est déjà réglée et on constate que le peuple n’est pas d’accord avec le 3ième mandat. Le Sénégal regorge d’éminents d’hommes de droit et nombreux sont ceux qui ont pris part à sa rédaction en 20216 et ils sont là », ont rappelé les deux experts. Selon Abdou Khadr Sanogo, Macky tente de convaincre « car les lecteurs vont faire la différence. »
Pour Babacar Gaye ancien ministre d’Etat et expert parlementaire, « une personne peut trouver une personne qu’il estime être le meilleur dans son domaine, l’essentiel est que l’avis souhaité soit à la hauteur de la demande. Ou bien il estime donner des arguments supplémentaires sur une candidature ou le contraire. » L’on se rappelle que Wade aussi avait recueillis les services de juristes venues de partout pour valiser sa candidature. Idrissa Seck aussi avait recueilli l’avis de Guy Carcassonne qui lui avait invalidé le 3ième mandat de Wade.
MOMAR CISSE