Migrants et réfugiés: Le Bangladesh doit suspendre son projet de renvoi des réfugiés rohingyas
Migrants et réfugiés: Le Bangladesh doit suspendre son projet de renvoi des réfugiés rohingyas

Migrants et réfugiés: Le Bangladesh doit suspendre son projet de renvoi des réfugiés rohingyas

Le Bangladesh doit immédiatement suspendre un projet pilote de rapatriement des Rohingyas vers le Myanmar, où ils courent de graves risques pour leur vie et leur liberté, a alerté jeudi un expert indépendant des Nations Unies. Selon le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, Tom Andrews, des informations indiquent que les autorités bangladaises utilisaient « des mesures trompeuses et coercitives pour contraindre les réfugiés rohingyas à retourner au Myanmar ».

« Les conditions au Myanmar sont loin d’être propices à un retour sûr, digne, durable et volontaire des réfugiés rohingyas », a déclaré M. Andrews. Dans le cadre du projet pilote, les réfugiés rohingyas ne seront pas autorisés à retourner dans leurs propres villages, dont beaucoup ont été rasés lors des attaques génocidaires de 2017. Les réfugiés passeront par des centres de « réception » et de « transit » dans le canton de Maungdaw, après quoi ils seront transférés dans une zone désignée de 15 « villages » nouvellement construits, des endroits que les rapatriés ne seront pas autorisés à quitter librement.

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Un millier de retours à une date non précisée et 6.000 autres rohingyas rapatriés d’ici la fin de l’année

Les autorités bangladaises ont déclaré qu’un premier groupe de 1.140 réfugiés rohingyas serait rapatrié au Myanmar à une date non précisée et que 6.000 autres le seraient d’ici la fin de l’année. Les mesures prises par les autorités bangladaises semblent indiquer que le premier retour pourrait être imminent.

En mars, les autorités du Bangladesh ont facilité deux visites des autorités de la junte du Myanmar (SAC) dans les camps du Bangladesh. Selon les rapports, au moins certains réfugiés ont été contraints de participer à des entretiens de « vérification » avec des fonctionnaires représentant les autorités de facto. Selon l’Expert indépendant onusien, ces fonctionnaires du Bangladesh et de la SAC ont également coordonné une visite dans l’État de Rakhine pour certains réfugiés rohingyas. Les responsables bangladais ont déclaré que les réfugiés avaient exprimé leur « satisfaction générale » à l’égard des dispositions prises pour leur retour. Mais selon l’expert, ces assurances ont été contredites par des informations selon lesquelles les personnes ayant participé au voyage avaient rejeté sans équivoque les plans de rapatriement.

Dans le même temps, Dacca aurait menacé d’arrestation, de confiscation de documents et d’autres formes de représailles ceux qui s’opposent aux plans de retour du gouvernement.

De tels rapatriements exposerait les Rohingyas à de futurs crimes d’atrocité

« On signale également que des réfugiés se voient promettre de grosses sommes d’argent s’ils acceptent de rentrer chez eux », a affirmé M. Andrews. « Ces promesses seraient faites alors même que les rations alimentaires sont réduites à 0,27 dollar par personne et par jour pour ceux qui se trouvent dans les camps du Bangladesh.  On ne sait toujours pas d’où viendront les fonds destinés aux familles rapatriées », a regretté l’expert.

Il implore donc le Bangladesh de suspendre immédiatement le programme pilote de rapatriement. « Le retour des réfugiés rohingyas dans ces conditions violerait probablement les obligations du Bangladesh en vertu du droit international et exposerait les Rohingyas à des violations flagrantes des droits de l’homme et, potentiellement, à de futurs crimes d’atrocité », a fait observer le Rapporteur spécial.

M. Andrews exhorte également la communauté internationale à soutenir les réfugiés rohingyas « en paroles et en actes ».

« Cela doit inclure l’annulation de l’échec à fournir un niveau humain de soutien aux réfugiés Rohingya au Bangladesh qui sont incapables de poursuivre leurs moyens de subsistance, continuent à faire face à la faim et à la malnutrition, et dont les enfants ont des possibilités d’éducation très limitées », a conclu l’expert indépendant onusien.

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