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Mbagnick Diop SN2025 Paris

Paris: Mbagnick Diop vend la SN2025 et le PSE

Le Président du MEDS, Mbagnick Diop, a participé, le 5 octobre 2020, à l’Ecole des hautes études commerciales de Paris (HEC Paris), à une rencontre de haut niveau sur le thème : « Sénégal 2025: l’accélération d’une transformation économique et sociétale. » Voici l’intégralité de son discours.

Monsieur le Directeur des Affaires Internationales de HEC Paris – Philippe OSTER,

Monsieur le Président du Club Développement International – Pierre Ives Carpentier,

Madame la Directrice Générale de HEC Alumni – Marguerite GALAND,

Mesdames, Messieurs les membres du bureau de l’Association des Alumni HEC,

Mesdames, Messieurs de l’Association des Alumni HEC,

Chers Invités,

Mesdames, Messieurs,

Chers participants qui nous suivent par visioconférence,

Je suis heureux d’être avec vous ce soir afin de partager ma vision du Sénégal de demain tant sur les perspectives d’évolution liée au démarrage de l’exploitation hydrocarbure dès 2023, de la place centrale des nouvelles technologies que sur les enjeux d’éducation et de développement durable.

Tenir en présentiel un événement aussi important que cette conférence dont la thématique est : SENEGAL 2025 : L’ACCELERATION D’UNE TRANSFORMATION ECONOMIQUE ET SOCIETALE ; ici même au cœur de HEC est assurément un acte de résilience.

J’imagine le temps et les efforts consacrés à l’organisation de ce rendez-vous dans le respect des règles sanitaires.

Je vous en félicite vivement, merci à vous M. Philipe OSTER, Mme Elvire BONDON et tous les membres du bureau de HEC.

Merci à vous M. Philippe OSTER de m’avoir invité. J’y vois le témoignage renouvelé de votre attachement au Sénégal et à l’Afrique.

Justement parlons de l’Afrique avant de développer singulièrement sur le Sénégal.

En effet, il urge de repenser notre modèle de développement, d’apprendre de nos erreurs, de redéfinir l’ordre des priorités et de redonner sens à l’économie réelle, en investissant plus et mieux dans l’agriculture, l’énergie durable, les infrastructures, la santé, l’éducation et la formation afin de réaliser un développement compatible avec le bien être de l’homme intégral.

Devant cette pandémie inédite, l’Afrique par son expérience des épidémies, par la jeunesse de sa population et les mesures préventives précoces, se montre résiliente et combative.

Il reste que pour l’ensemble des pays africains les efforts internes ne suffiront pas pour amortir le choc de la crise et relancer la croissance économique, il nous faut plus de capacités financières.

En effet, A situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles.

Je note aussi, que la règle sacro-sainte de discipline budgétaire selon laquelle le déficit annuel ne doit pas excéder 3% du PIB est aujourd’hui écartée pour faire face à la crise.

Au demeurant, avec un montant de 365 milliards de dollars, la dette africaine ne représente que 2 % du volume de la dette mondiale.

Je rappelle également que depuis plusieurs années, l’Afrique affiche régulièrement des taux de croissance supérieurs à la moyenne mondiale.

En dépit des défis devant nous, les pays africains sont en grande majorité dans une dynamique de construction et de progrès. Ces pays sont stables. Les Gouvernements sont à la tâche. Il y a une jeunesse instruite, créative, qui entreprend et qui réussit ; des millions d’hommes et de femmes qui travaillent, qui investissent, qui créent des emplois et de la richesse.

Toutes ces transformations positives restent dans « l’angle-mort » de l’actualité ; parce que les mutations tranquilles, à l’image des arbres qui poussent dans la forêt, ne font pas de bruit.  L’Afrique émergente est loin des stéréotypes qui la présentent comme un continent à risque. Dire que  le risque d’y investir n’est pas plus élevé que dans beaucoup d’autres régions du monde.

Il faut poser un nouveau regard sur l’Afrique et les Africains.

Le Sénégal, pour s’inscrire sur la trajectoire de l’émergence à l’horizon 2035, a adopté depuis 2014 le Plan Sénégal Emergent qui constitue le référentiel de sa politique économique et sociale.

Ce plan reflète la vision économique de Son Excellence M. Macky SALL – Président de la République ; fixe les objectifs du Sénégal et définit la stratégie pour les réaliser.

Le PSE repose sur des projets prioritaires dont l’exécution va changer fondamentalement le visage économique du Sénégal pour le projeter dans le peloton des pays émergents.

D’ailleurs, depuis le début de la mise en œuvre du PSE, le Sénégal a renoué avec le progrès économique et affiche, depuis 06 ans, un taux de croissance annuel de 6.5%.

Par un heureux hasard de calendrier dont seule l’histoire a le secret, cette période coïncide avec la découverte, au large du Sénégal, d’importants gisements d’hydrocarbures (Gaz et Pétrole) dont l’exploitation effective devrait commencer à partir de 2023.

Les réserves de pétrole sont estimées à 2.300 millions de barils tandis que les réserves de gaz naturel sont évaluées à 520 milliards de m3.

Grace à cette opportunité nouvelle, le Sénégal vise, à présent, d’installer l’économie nationale sur une trajectoire de croissance forte, inclusive et créatrice d’emplois.

Pour cette perspective, le Sénégal a commencé à mettre en place tout le dispositif nécessaire.

Dans ce cadre, les décisions fortes suivantes sont prises :

  • réforme constitutionnelle adoptée par voie référendaire le 20 mars 2016 ;
  • achèvement des réformes du code minier ;
  • élaboration en cours du code pétrolier ;
  • élaboration en cours d’une loi d’orientation ;
  • mise en place du Comité d’Orientation Stratégique sur le Pétrole et le Gaz (COS/PETROGAZ) dont le rôle est d’assister le Président de la République dans les grands choix stratégiques ;
  • la création de l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) dont la vocation est de former le capital humain nécessaire au développement du secteur pétrolier et gazier;
  • adoption du modèle partage/production pour la gestion de la production ;
  • enfin, il convient de signaler que l’Etat Sénégalais compte particulièrement sur l’investissement étranger en partenariat avec les entreprises sénégalaises pour l’exploitation de nos ressources naturelles.

Le Sénégal veut rester dans cette dynamique avec la Phase II du Plan Sénégal Emergent sur la séquence 2019-2023.

Le Programme d’Actions prioritaires (PAP) de cette Phase II porte sur des secteurs cibles comme les infrastructures, les mines, l’énergie, y compris l’exploitation du gaz et du pétrole, le transport, l’agriculture et l’agro business, les BTP, le tourisme, la finance, les industries et l’économie numérique.

Plusieurs majors ont déjà signé des conventions avec  l’Etat du Sénégal.

Parmi ces majors on peut citer, entre autres, BP, Petrotim Limited, Kosmos Energy, Timis Corporation, Cairn Energy mais surtout Total SA, premier major qui s’est engagé dans l’exploration. Ceci est un grand signal qui illustre les excellentes relations économiques et commerciales entre le Sénégal et la France.

En effet, le Sénégal et Total SA ont conclu deux contrats de recherche et de partage de production d’hydrocarbures sur les blocs Rufisque offshore profond et l’ultra deep offshore dont Total SA sera opérateur à 90% aux cotés de la société nationale des pétroles du Sénégal (PETROSEN) qui détiendra les 10% restants.

En 2018, le Sénégal comptait au total 12 blocs attribués dont 11 en offshore et 1 en onshore.

Au total, 10 compagnies pétrolières opèrent au Sénégal.

Le groupe Eiffage a aussi de son coté, remporté l’appel d’offres pour la création de l’ile artificielle située à Saint-Louis du Sénégal. D’autres entreprises françaises sont dans ce sillage.

A ce jour 250 entreprises françaises sont formellement installées au Sénégal où elles ont créé plus de 30.000 emplois.

Sur un autre registre, le Sénégal est entrain de tout mettre en place pour tirer profit des nouvelles technologies.

A cet égard, je voudrais signaler qu’un département ministériel dédié à ce secteur a été créé.

Le gouvernement du Sénégal compte appuyer la promotion des nouvelles technologies pour accroitre les performances de nos entreprises.

Le Sénégal vient d’adopter un programme ambitieux de promotion de l’économie numérique qui offre des opportunités importantes d’amélioration de nos systèmes de production et de gestion.

Le Sénégal ne veut pas rater cette révolution numérique qui s’accélère avec la digitalisation progressive de l’économie mondiale.

Notre pays dispose aujourd’hui d’atouts indéniables, notamment d’un système de télécommunications performant avec toutes les commodités à des coûts concurrentiels.

Le Sénégal est le premier pays en Afrique en termes de contribution de l’Internet au produit intérieur brut (PIB).

Les enjeux de la stratégie Sénégal Numérique 2025 (SN 2025) visent 35.000 emplois directs et 105.000 emplois indirects.

La stratégie repose sur trois prérequis et quatre axes stratégiques.

Les  trois prérequis  sont un cadre juridique et institutionnel, le capital humain et la confiance numérique qui englobe bien sûr la sécurité au niveau du cyberspace.

Nous avons aussi quatre axes stratégiques :

  • Axe 1 : c’est pour un accès ouvert et abordable au réseau et service numérique.
  • Axe 2 : Pour une administration connectée au service du citoyen et des entreprises
  • Axe 3 : Pour la promotion d’une industrie du numérique innovante et créatrice de valeur
  • Enfin l’Axe 4 : pour la diffusion du numérique dans les secteurs économiques prioritaires

Le pays dispose également de ressources humaines de qualité et d’installations de standard international dans ce secteur.

Ce renforcement de nouvelles technologies, s’est accompagné d’un développement important du secteur des énergies, notamment du sous-secteur de l’électricité.

De 2012 à nos jours, le Sénégal a plus que doublé sa puissance installée d’électricité, ce qui permet aujourd’hui aux entreprises d’accéder à l’énergie à tout moment.

Le projet MCA (Millenium Challenge Account) d’un montant de 330 milliards de FCFA en cours de réalisation sur une durée de cinq (05) ans va permettre, à notre pays, de sécuriser définitivement son approvisionnement en énergie.

Par ailleurs, dans sa politique de développement du capital humain, le Sénégal accorde une grande priorité à l’Education, à la Formation et à la Recherche.

Dans ce cadre, le Gouvernement a renforcé les moyens et les capacités des universités et établissements d’enseignement supérieur, créé de nouvelles filières d’enseignement technique et professionnel, créé de nouvelles universités dotées d’équipements modernes d’apprentissage.

De nouveaux Instituts d’Enseignement Supérieur Professionnel (ISEP), avec des spécialités liées aux nouvelles technologies, sont créés dans toutes les régions.

Pour couronner le tout et permettre à nos chercheurs de travailler efficacement, un puissant centre de calcul doté d’un calculateur superpuissant a été installé à Diamniadio, près de Dakar.

Des efforts gigantesques sont déployés pour faire du Sénégal un espace de recherche et d’innovations technologiques.

Concernant les infrastructures, le pays a fait de gros efforts qui ont permis :

  • la construction d’un aéroport moderne de classe internationale ;
  • la construction de nouvelles autoroutes et d’autoroutes à péage ;
  • la mise en place d’un réseau moderne de transports terrestres ;
  • la restauration du réseau routier des principales villes du Sénégal avec la réalisation d’autoponts et de ponts.

Un programme ambitieux en cours va permettre de relier Dakar aux principales capitales régionales par des autoroutes ou des voies à sens unique en vue d’améliorer la sécurité des transports.

L’économie sénégalaise est en plein bouillonnement et offre de larges opportunités d’investissement dans tous les secteurs.

Enfin, nous voulons insister sur l’attachement du Sénégal au respect de l’environnement et au développement durable. Sur ce registre, je voudrais indiquer que de 2% en 2012, les énergies nouvelles et renouvelables représentent aujourd’hui près de 20% de notre bilan énergétique.

Ce pourcentage des énergies renouvelables (solaire, éolienne) va augmenter rapidement avec les projets en perspective.

Il convient également de signaler que le gouvernement vient d’adopter une loi interdisant la production, l’importation, la distribution, l’utilisation et la détention des sachets et emballages plastiques sur l’étendue du territoire national.

Le Sénégal est aussi en train de réaliser le projet de la grande muraille verte qui prévoit de planter, à terme, 20 millions d’arbres.                  

Ce projet se réalise au Nord Sénégal.

Dans la même dynamique, le Président de la République vient de créer le prix du Chef de l’Etat pour l’environnement, la protection des forêts et le reboisement.

Toutes ces mesures montrent l’engagement du Sénégal résolument dans la voie du développement durable par la promotion de l’économie verte.

A ce propos, le Président de la république déclarait lors de la conférence des Nations Unies sur le développement durable Rio+20, je cite : 

« Plus qu’une économie verte, le Sénégal propose l’avènement d’une véritable gouvernance verte ; une gouvernance articulée autour des politiques économiques et sociales équilibrées et adossées à des technologies et des modes de production écologiquement rationnels. La raison nous y engage. »

Le Sénégal a fait l’option de promouvoir une économie qui améliore le bien être humain et l’équité sociale tout en réduisant de façon significative les risques environnementaux et les pénuries écologiques.

Au Sénégal, le profil des émissions de gaz à effet de serre par secteur se  présente comme suit : 49% provenant du secteur énergétique, 37% de l’agriculture, 12% des déchets et 2% des procédés industriels.

C’est pourquoi les bases d’une économie verte au Sénégal se fondent dès lors sur des politiques et programmes qui visent à redresser ces niveaux vers une tendance baissière, surtout dans les grands secteurs émetteurs que sont l’énergie et l’agriculture.

Dans ces deux (02) grands secteurs, d’importantes initiatives sont prises pour réduire les émissions nocives pour l’environnement et installer la culture du développement durable.

Pour conclure, en vue d’attirer les investissements, le gouvernement a adopté les mesures suivantes :

  • allègement des procédures administratives de création d’entreprises ;
  • adoption d’un code d’investissement attrayant ;
  • réforme de la justice avec l’institution d’un tribunal de commerce ;
  • révision en cours des procédures fiscales ;
  • adoption d’une loi sur le partenariat Public-Privé, comme mécanisme innovant de financement de l’économie.

Toutefois, cette ambition est aujourd’hui mise à rude épreuve avec la pandémie de la covid-19 qui a affecté les secteurs vitaux tels que les BTP, le Tourisme, la Restauration, la Pêche, le Commerce et les Transports.

Face à cette situation, le Sénégal s’est attelé à la mise en œuvre de mesures de contingence, à travers le Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES) pour soulager les populations les plus affectées et les entreprises directement touchées par le choc.

Aussi, à la faveur de cette stratégie de riposte, le taux de croissance du PIB est prévu à +0.7% pour l’année 2020, alors que l’Afrique subsaharienne et le monde affichent respectivement -3.2% et -4.9%.

C’est dans cette logique que s’inscrit l’ajustement du PAP II du PSE dénommé PAP Ajusté et Accéléré pour la relance de l’économie nationale (PAP 2A).

Il s’agira de donner une sur-priorité à la souveraineté alimentaire (agriculture, élevage et pêche), pharmaceutique et sanitaire, et de booster en même temps l’industrialisation de l’économie, le numérique, le tourisme, le logement, en favorisant davantage l’équité territoriale et l’inclusion sociale. Parallèlement, les projets stratégiques des infrastructures et de l’énergie seront poursuivis.

D’ici 2023, le PAP2A requiert un financement de 22,4 milliards d’euros dont le tiers est attendu du secteur privé local et étranger. Environ 15.000 milliards de FCFA.

Le Sénégal est d’attaque pour une croissance retrouvée avec ce que j’appellerai « bloque équipe » en associant tous les acteurs de la vie économique et politique pour dès 2021 une croissance affichée à 5.20 ; 2022 à 7.20  et en 2023 pour une croissance à deux chiffres dont l’objectif est de 13%.

Voilà les défis que nous voulons relever avec notre programme de relance de l’économie nationale.

Voilà ce qui nous permet de travailler ensemble sur des projets divers.

En tant que pays d’accueil, il nous appartient de poursuivre l’amélioration de l’environnement des affaires. Je pense à la simplification des formalités et des procédures, à la disponibilité de ressources humaines qualifiées, à la logistique et aux autres facteurs de production comme l’énergie, les infrastructures physiques et le software.

Il reste évident que l’humanité, devant les périls, a toujours manqué d’intelligence collective. C’est pourquoi il devient impérieux de construire de nouvelles solidarités, de nouveaux réflexes de vie car comme le dit l’adage le péril est dans le retard et quand c’est urgent c’est déjà trop tard. 

En 2025, le Sénégal se portera mieux, même si les étapes qui restent à franchir constituent de véritables défis à relever. Mais grâce au dispositif institutionnel ainsi que les mécanismes mis en place pour faire face aux aléas économiques, sociaux et autres coupeurs de route à l’image de la Covid 19 l’optimisme est permis.

Au terme de ma présentation je sollicite votre indulgence pour avoir mobilisé vos neurones dont je reste persuadé qu’ils sont attendus ailleurs par des tâches toutes aussi urgentes les unes que les autres.

Alors, ensemble, travaillons à consolider nos relations, dans la confiance mutuelle.

Ensemble, labourons le nouveau champ des possibles, par des investissements rentables et mutuellement bénéfiques.

Mes Remerciements à tous ceux qui ont permis l’organisation de cette conférence avec une mention spéciale à Mme Elvire BONDON, M. Philippe OSTER.


Merci de votre aimable attention !

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