Au moment où le statut quo imposé par le chef de l’Etat sur sa candidature ou non à un 3e mandat lors de la prochaine présidentielle de 2024 ne semble pas faire l’unanimité au Sénégal. De plus en plus, des voix contre toute violation du principe de limitation des mandats présidentiels à deux s’élèvent au Sénégal, un autre pays est concerné par cette question. Alors qu’il a été réélu à la majorité absolue à la tête du front Polisario vendredi, Brahim Gali a dévoilé ses ambitions pour le mouvement indépendantiste sahraoui.
Interviewé dans le cadre du Congrès réunissant 2200 membres dans le camp de réfugiés sahraouis de Dakhla près de Tindouf en Algérie, le secrétaire général du Polisario a expliqué la stratégie de son troisième mandat à venir axée sur « l’intensification des luttes armées ». Une conséquence directe selon lui de la violation par le Maroc du cessez-le-feu convenu en 1991.
« Nous sommes entrés dans un processus en 1991, en croyant qu’il s’agissait d’un monde juste, un monde qui respecte ses engagements, un monde qui respecte la légalité internationale. Ils nous ont montré tout le contraire ces trente dernières années, c’est frustrant. » a déclaré Brahim Gali. Il a également fait référence à la volte-face diplomatique du gouvernement espagnol en mars, dans laquelle il a mis fin à sa neutralité historique, en soutenant le projet marocain d’autonomie pour le Sahara.
« L’Etat espagnol pour nous, pour la normalisation des relations, doit rectifier et adopter et s’aligner sur la légalité internationale » a-t-il ajouté. Brahim Gali a obtenu 69% des voix.
Au Sénégal l’opposition et une grande frange de la société civile sénégalaise ne sont pas les seules à être préoccupées par la question de la troisième candidature de l’actuel chef de l’Etat Macky Sall. La coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) qui a porté le président Macky Sall au pouvoir en 2012 et soutenu sa réélection en 2019 semble aujourd’hui minée par cette question qui menace gravement sa survie.