Entouré de son staff dont Ahmed Aïdara, son directeur de campagne, et de Malamine Fall, un de ses intrépides défenseurs, le candidat déclaré à la Présidentielle Malick Gakou tient, malgré un planning chargé, à se faire entendre sur les questions brûlantes de l’actualité.
A seulement trois mois de la Présidentielle, Macky Gackou dévoile sa position concernant les prochaines échéances électorales. Selon lui, ’il n’y a pas d’engouement pour le moment, et ce qu’il faut dire simplement, c’est qu’ avant 2012, six mois avant l’élection, tout le monde pouvait savoir qui sont les candidats. Parce qu’il suffisait d’avoir 35 ans, la caution et un certain nombre de conditionnalités pour être candidat. Et à cette époque, les candidatures ne dépassaient pas 15 et elles sont retenues bien avant. Aujourd’hui, le Conseil constitutionnel a jusqu’au 20 janvier pour publier la liste officielle des candidats. Presqu’à 40 jours de l’élection.
Aujourd’hui, il y a une floraison de candidats. Et évidement cela doit émousser l’enthousiasme des populations et des acteurs politiques. Mais pour ceux là qui sont sûrs d’être candidats, et qui se sont donnés les moyens comme moi, je suis persuadé que je serai candidat. Puisque je vais remplir haut la main les conditionnalités pour être candidat et matérialiser nos énormes ambitions pour le changement dans ce pays.
Concernant l’installation des nouveaux membres de la Cena, Malick s’est voulu catégorique car il déclare que lui et d’autres responsables politiques avions demandé au gouvernement de mettre en place un ministère en charge des élections, mais il a refusé. Nous avions demandé un bulletin unique aux élections, pour garantir la transparence du vote, il a refusé. Nous avions demandé que le ministre de l’Intérieur n’organise plus les élections, il a refusé. Il était question aussi de réviser le rôle de la Justice dans le processus électoral, le gouvernement a encore refusé. Et maintenant, à travers le président de la République, le gouvernement nomme les membres du Conseil constitutionnel, le ministre de l’Intérieur, les membres de la Cena. Il est donc juge et partie. Ce qui ne garantit pas les conditions d’une élection transparente, démocratique encore moins une élection inclusive. C’est la raison pour laquelle nous continuons à attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la nécessité d’avoir une élection inclusive et transparente au Sénégal. Et ce qui se passe ne nous rassure pas. On ne peut pas changer les membres de la Cena juste parce qu’ils devraient être changés il y a 30 mois.
Sur la question de la fiabilité du système électoral sénégalais, monsieur Gackou affirme qu’il y a une différence entre le processus électoral et le vote des Sénégalais. C’est vrai que malgré les contestations, il y a eu des alternances au Sénégal. Mais nous cherchons à être un Etat démocratique. Et un Etat démocratique, c’est un Etat où, quand on tient des élections, deux heures après le scrutin, on donne les résultats. Et des résultats incontestables. Mais au Sénégal, ce n’est pas encore le cas. Toutes les élections sont contestées laisse t’il entendre: Aujourd’hui d’ailleurs, la nomination des membres de la Cena constitue le lit de futures contestations de cette élection.
Et sur la question du report de la Présidentielle, ce dernier déclare que le report de l’élection présidentielle, c’est manquer de respect aux Sénégalais. Un report ne peut se faire d’ailleurs que par un changement de la Constitution. Et on ne peut pas, à quatre mois de l’élection, changer les règles du jeu.
Pour le cas d’Ousmane SONKO, c’est un citoyen comme tout le monde et il doit participer aux élections. Tous les candidats qui remplissent les conditions doivent y participer. Et l’Etat doit tout mettre en œuvre pour que Ousmane Sonko participe à cette élection. Mais au-delà de l’Etat, nous-mêmes au sein de l’opposition, nous nous battons tous les jours pour cela. Puisque c’est aux Sénégalais de choisir librement qui doit être leur Président. C’est la raison pour laquelle nous militons pour des élections inclusives fait-il savoir.
A cet effet, un nouveau front de l’opposition dont je suis membre vient d’être lancé et il faut comprendre aussi l’évolution du processus démocratique au sein de l’opposition par la mise en place d’organes pour la transparence des élections. Vous vous souvenez du Frte (Ndlr : Front de régulation pour la transparence des élections, en 2000) ? Lors de chaque élection, les candidats se réunissent et mettent en place un organe. Cela n’a rien à voir avec Yewwi Askan Wi qui était une coalition politique et à travers laquelle nous avions pris l’engagement d’aller ensemble aux élections locales, aux élections législatives.
Et d’identifier parmi nous ceux qui voudraient être candidat à la Présidentielle avec pour seule condition que les candidats s’engagent à soutenir celui d’entre nous qui arrive au deuxième tour. Or, Yewwi continue à jouer ce rôle moteur d’expression de la volonté populaire manifeste que les populations nous ont confié à travers les élections locales et législatives.
Source: Emedia